Hôtel du Collectionneur

Hôtel du Collectionneur : de l’or pour le PQ, 96 licenciements pour les salariés

 

Péter dans la soie était trop banal, l’Hôtel de luxe du Collectionneur vient faire monter d’un cran le concept : chier entouré d’or. À l’occasion d’importants travaux dans les chambres et les suites de cet hôtel parisien cinq étoiles, pour un montant de 35 millions d’euros, il a installé divers objets en or dans les salles d’eau : distributeurs de papier toilette, pots balai, porte-savon, etc. Un luxe jugé futile, voire indécent, par les syndicats (CGT, CFDT), au moment où « l’un des hôtels les plus rentables de la place de Paris » lance un plan de sauvegarde de l’emploi (PSE). Sur les 229 salariés que compte ce grand hôtel, la Société immobilière et hôtelière du Parc Monceau (SIHPM), propriétaire de l’établissement veut se séparer de 96 salariés. Soit 42 % des effectifs.

Pour justifier son PSE, l’entreprise met en avant les difficultés économiques qui touchent le secteur de l’hôtellerie, particulièrement celui des établissements de luxe soumis à la clientèle internationale. « The Gate Collection » (Hôtel du Collectionneur, Le Patio Bastille, Les jardins du Marais) affiche donc des pertes comprises entre 1 et 1,6 million d’euros par trimestre depuis un an. Et souhaite se « réorganiser » pour capter une nouvelle clientèle. Ainsi un des axes du renouvellement serait de « répondre aux attentes de simplicité, d’authenticité et d’autonomie des clients », écrit la direction de l’hôtel dans les motivations économiques de son plan de licenciement que nous avons pu consulter. Une affirmation quelque peu en décalage avec l’installation de distributeurs de papier toilette ou de pots à balai en or dans les toilettes des chambres.

Ainsi, peu sensibles au bien-être des fessiers des riches clients de l’hôtel, les salariés se rassemblent ce vendredi à 11 h devant l’établissement à l’appel des syndicats CGT et CFDT qui refusent tout départ contraint et aimeraient transformer le PSE en plan de départ volontaire. Un refus de tout licenciement qui s’appuie sur le fait que leur employeur a bénéficié d’argent public pendant la crise sanitaire, notamment des dispositifs d’activité partielle et des sommes alloués aux entreprises ayant subi une baisse de leur chiffre d’affaires. Des aides qui avoisineraient les 6 millions d’euros aux dires des opposants aux licenciements. Dans ces conditions, il est peu probable que la direction de l’Hôtel du Collectionneur parvienne à valider son PSE à la date du 2 août, lors de la dernière réunion du conseil social et économique.