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La chaîne humaine contre les violences policières confinée par la police


 

Deux lieux, deux ambiances. À 14 h devant l’hôpital Purpan à Toulouse, un appel de soignants à un rassemblement réunissait près de 500 personnes, sans intervention des forces de l’ordre. À 18 h 30 à l’Île-Saint-Denis, la chaîne humaine appelée par une quarantaine d’organisations signataires de l’appel « La colère des quartiers populaires est légitime », a été nassée devant la mairie par des policiers déployés en nombre. Initialement, les organisateurs avaient prévu que les plus de 300 personnes ayant répondu à leur appel, se déploient sur quelques centaines de mètres jusqu’au pont de Villeneuve-la-Garenne.

Des lieux très symboliques pour cette chaîne humaine qui devait observer les gestes barrières. Deux semaines plus tôt, des policiers avaient été filmés, précisément dans cette commune de Seine-Saint-Denis, lors de l’arrestation d’un homme qui s’était jeté dans la Seine pour leur échapper. À sa sortie de l’eau, celui-ci avait eu droit à des propos racistes. « Un bicot comme ça, ça nage pas », « Haha ça coule, tu aurais dû lui accrocher un boulet au pied ». À Villeneuve-la-Garenne, la commune voisine, des affrontements avaient éclaté après qu’un jeune ait été violemment percuté par un véhicule de police.

« Nos quartiers ne sont pas des stands de tir », affirmait une banderole accrochée devant la mairie de l’Ile-Sainst-Denis ce soir. Un rappel des nombreuses accusations, parfois filmées, de violences policières dans les quartiers populaires pendant le confinement. Après plus d’une heure sans pouvoir sortir de l’espace assigné par la police, les manifestants ont pu quitter la nasse pour la fin du rassemblement.