Quatre ans et demi de prison ferme, non assortie de sursis. Une peine d’une rare fermeté dans ce genre d’affaires. Mais un verdict dans lequel le casier très fourni de l’inculpé a lourdement pesé. Ce 14 janvier, l’agresseur des quatre colleuses féministes ne comparaissait pas libre. Il avait déjà été condamné à une lourde peine et emprisonné à la suite d’une autre agression. À la fin de la journée, il est de nouveau condamné pour violence aggravée avec trois circonstances aggravantes : l’utilisation d’une arme par destination (son véhicule), le caractère sexiste de l’agression et la préméditation.
« J’attends qu’il reconnaisse les faits et qu’il soit mis à l’écart de la société, même si ce n’est pas la meilleure solution », expliquait avant l’audience Thaïs, une des quatre colleuses féministes agressées le 30 août 2020. Ce soir là, alors qu’elles placardent un message féministe en grande lettre sur un pont jouxtant l’hôpital, un automobiliste s’arrête. Il les invective, menace de les violer, repart. Puis il revient et monte sur un trottoir avec son véhicule pour leur foncer dessus. Trois d’entre elles sont percutées et finissent aux urgences toutes proches.
Cet après-midi, devant le tribunal de Montpellier, plus d’une centaine de personnes sont venues les soutenir. À la sortie du jugement, les trois des quatre colleuses présentes à l’audience sont plus apaisées qu’au moment de leur entrée au tribunal. « Il n’est pas en liberté, ce qui me rassure. Mais je ne défends pas le système carcéral. La prison n’aide pas les gens. Son cas le démontre. Et ce n’est pas là-bas qu’il apprendra à ne plus faire subir de violences aux femmes », explique Thaïs. Malgré la satisfaction de la condamnation, Thaïs et ses camarades n’auront pas celle d’une reconnaissance des faits par leur agresseur. Celui-ci a plaidé non coupable.
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