Intersyndicale Borne mobilisation manifestations

Le déminage de Borne a J-2 du crash [L’AG]

Nous allons mettre fin à L’AG quotidienne cette semaine. Nous tenions cette rubrique depuis le 19 janvier et espérons qu’elle vous a été utile. Mais nous arrivons au bout des moyens financiers qui nous permettaient de réaliser ce travail. De plus, l’actualité retraite tend à être un peu moins dense à l’approche des vacances de Pâques. Bien sûr, nous continuerons à documenter au mieux le mouvement contre la réforme des retraites.

 

L’opération déminage d’Élisabeth Borne a du plomb dans l’aile

 

« Apaiser », c’est le maître mot de l’opération lancée par la Première ministre. Au programme : recevoir à Matignon dès ce lundi les groupes parlementaires, puis mercredi le patronat et l’intersyndicale. Objectif : lancer de nouveaux sujets et donner l’impression d’être dans le dialogue. Mais la séquence devrait se conclure par un enlisement sur le sujet des retraites, plutôt qu’un succès consistant à enjamber le dossier.

« Nous ne souhaitons participer à aucune consultation sur la suite du calendrier parlementaire […] avant de connaître les suites données à votre rencontre avec l’intersyndicale », ont répondu les responsables du PS, sans renoncer à la rencontre pour autant. Après l’annonce de boycott de la réunion par les Insoumis et les communistes qui demandent le retrait de la réforme comme signe d’apaisement, le dialogue va vite tourner court.

Du côté de l’intersyndicale, la Première ministre ne devrait pas connaître de meilleure fortune. Laurent Berger de la CFDT a déjà prévenu que si l’exécutif refuse de parler des 64 ans, l’intersyndicale quittera la réunion, alors que la nouvelle secrétaire générale de la CGT a averti ce matin sur France Inter, que la réunion ne pourrait durer que cinq minutes. Le lendemain, des centaines de milliers de personnes, au moins, manifesteront à nouveau contre la réforme.

 

Des blocages continuent

 

Toujours des blocages en ce début de douzième semaine de mobilisation contre la réforme des retraites. Et toujours comme point de fixation, la filière déchet, avec des piquets à l’entrée de plusieurs sites en région parisienne, à Issy-les-Moulineaux, Saint-Ouen, Varennes-Jarcy, malgré la reprise du travail. Mais aussi à Nantes, Pau, Le Havre ou encore Toulouse. Des blocages ou filtrages routiers également à Nantes, Villeneuve-sur-Lot, dans la zone économique de Caen, la zone logistique de Perpignan ou celle industrielle de Rouen. Et encore des blocages à l’entrée du dépôt pétrolier de Coignières dans les Yvelines et au dépôt de bus de Boulogne-sur-Mer.

 

Le secteur aérien perturbé

 

La direction générale de l’aviation civile (DGAC) a annoncé que 20 % des vols sont annulés ce lundi et demain en raison de la grève des contrôleurs aériens à Orly, Marseille et Bordeaux.

 

A la fac de Poitiers, l’extrême droite sème la confusion

 

Alors que le journal Libération a comptabilisé, depuis mi-mars, une quinzaine d’attaques d’extrême droite contre la mobilisation sur les retraites, surtout dans les universités, la plus vieille formation d’extrême droite, l’Action française, a tenté un coup politique ce matin à Poitiers. Ses militants ont lancé un blocage à l’entrée de l’université de Poitiers contre la réforme des retraites et la précarité étudiante. Délogé dans le courant de la matinée par les étudiants mobilisés depuis des semaines, le groupuscule en a profité pour procéder à une inversion de sens en dénonçant : « l’extrême gauche brise la grève ».