Ce 1er décembre, le conseil des prud’hommes de Paris a condamné la RATP à verser 15 000€ de dommages et intérêts pour harcèlement sexuel. Les faits remontent à 2016. En mars, une salariée, qui vient tout juste d’arriver dans l’entreprise, découvre le climat sexiste qui règne dans sa station et les « blagues » graveleuses de son chef. En octobre, une goutte d’eau fait déborder le vase des humiliations : « Alors que j’étais au téléphone, il tente de se coller à moi par-derrière en mimant un acte sexuel », raconte la jeune femme au journal Le Monde. Malgré des démarches en interne, qui aboutissent à la mise à pied pour un mois de son supérieur, elle continuera de le croiser et de subir son harcèlement sexuel. Epuisée, elle est finalement mise en arrêt maladie à répétition.
Pourtant si la condamnation de la RATP lui reconnait le statut de victime, les prud’hommes ne mettent pas totalement fin à son calvaire. La salariée a en effet été déboutée de sa demande de résiliation judiciaire de son contrat de travail. Un telle décision lui aurait permis de quitter l’entreprise la tête haute, en touchant ses indemnités de licenciement et son allocation chômage.
A la RATP, qui emploie 46 800 salariés, dont 21 % de femmes, la question du harcèlement sexuel est un dossier de fond, agité de longue date par les syndicalistes. L’un d’entre eux, Ahmed Berrahal, délégué CGT et référent harcèlement sexuel pour la commission santé, sécurité et conditions de travail (CSSCT) est d’ailleurs menacé de licenciement. Il dénonce une manœuvre de sa direction consistant à entraver sa lutte pour la libération de la parole contre les violences sexistes et sexuelles à la régie. 30 conductrices de bus RATP ont témoigné en sa faveur.
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