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Malgré la répression policière, le mouvement social continue [L’AG]

Déchaînement de violences policières

 

Depuis l’annonce du 49.3, les violences policières semblent avoir franchi un nouveau cap pour réprimer un mouvement social toujours dynamique. Lors de la manifestation parisienne du  23 mars, Sébastien, un militant de Sud Rail, a perdu son œil suite à l’éclat d’une grenade de désencerclement. Ce week-end, lors des mobilisations contre les mégabassines à Sainte-Soline, un manifestant a été touché à la tête par une grenade explosive. Son pronostic vital est engagé. Samedi, près de 4 000 grenades ont été tirées en moins de deux heures, selon Libération. « Soit environ une toutes les deux secondes », calcule le journal. Selon le collectif Les Soulèvements de la terre, 200 personnes ont été blessées, dont 40 présentaient des blessures graves.

 

Mobilisation en baisse dans la filière déchets

 

Après 20 jours de grève, les éboueurs de la régie publique parisienne continuent leur grève. Dans le secteur privé, le mouvement a de plus grandes difficultés à prendre de l’ampleur. Les salariés de Pizzorno, en charge de la collecte du 15e arrondissement, ont repris le travail. Chez Derichebourg, qui gèrent 5 arrondissements parisiens, un préavis de grève avait été déposé à compter de ce lundi 27 mars. Mais il a finalement été levé après des discussions entre la direction et la CGT. Il reste tout de même 7 300 tonnes de déchets dans les rues parisiennes.
Dans les deux des trois incinérateurs de la petite couronne, le travail a repris. Dans le troisième, le plus important, situé à Ivry-sur-Seine, les salariés sont toujours en grève, mais des ouvriers chargés du remplissage des fosses de déchets, ont été réquisitionnés. Du point de vue de la Préfecture, l’objectif est ainsi de pouvoir amasser une quantité suffisante de combustible pour redémarrer les fours, et réquisitionner cette fois les salariés chargés de la conduite des incinérateurs. Mais aujourd’hui, plusieurs centaines de militants ont bloqué le site avec succès. Si la police est intervenue, elle a finalement quitté les lieux face au nombre de manifestants. À Romainville, un nouveau blocage a eu lieu sur le site de stockage de déchets.
À Marseille, la grève des éboueurs a également pris fin. Les syndicats ont indiqué que la mobilisation continuerait pendant les grosses journées d’actions. Mais pour des raisons financières, les agents ont préféré ne plus faire grève sur le mode de la reconductible.

 

28 mars : la mobilisation n’est pas terminée

 

La journée du 28 mars devrait être moins massive que celle du 23 mars, sans pour autant signer la fin du mouvement. Les renseignements territoriaux prévoient qu’entre 650 000 et 900 000 personnes iront manifester à l’échelle de la France. Si l’on en croit ces chiffres, la mobilisation dans la rue serait donc moindre que celle du 23 mars. Mais ces prévisions se sont plusieurs fois révélées erronées : jeudi dernier, 1,08 million de personnes ont manifesté sur tout le territoire, selon le ministère de l’Intérieur, alors que les renseignements territoriaux n’en anticipaient que 600 000 à 800 000.
Côté grève, le Snuipp-FSU prévoit 30 % de grévistes chez les professeurs du premier degré, soit un taux inférieur à celui du 23 mars. À la RATP, la mobilisation semble légèrement en baisse, même si le trafic sera perturbé sur la plupart des lignes de métro et RER (entre 1 et 2 trains sur 3 en circulation). Légère diminution de la grève à la SNCF également : 3 TGV sur 5 et 1 TER sur 2 circuleront ce 23 mars.

 

Raffineries : la grève continue

 

Près de 15 % des stations service sont à court de carburant. Seules deux des sept raffineries françaises sont toujours en fonctionnement actuellement. Dans l’une des plus grosses raffineries de France, à Gonfreville-l’Orcher (Seine-Maritime), les réquisitions ont pris fin le 26 mars et la grève a été reconduite pour 72 heures.