Un comble : 26 000 à 45 000 euros à rembourser chacune pour quatre salariées de la crèche People & Baby, mises à pied puis licenciées en 2010 par la société de crèches parisiennes. Et une cagnotte en ligne lancée et soutenue par de nombreuses structures syndicales, des collectifs de la petite enfance, des personnalités politiques ou du monde de la culture.
Tout commence fin 2009 avec des changements d’horaires de travail. Des salariées créent une section syndicale CNT pour faire valoir leurs droits. Elles se retrouvent immédiatement dans le viseur de leur direction. Une grève commence le 1er mars 2010 sur la question des horaires. Les mises à pied tombent le lendemain et les procédures disciplinaires aboutiront aux licenciements de quatre salariées. Une cinquième, « salariée protégée », échappera à cette sanction après un avis défavorable de l’inspection du travail.
Il s’en suit une longue bataille qui, en 2017, aboutit à une victoire des salariées devant les prud’hommes. Le tribunal reconnait des faits de discrimination syndicale et une préméditation des licenciements en s’appuyant sur une enquête accablante et documentée de l’inspection du travail. L’entreprise est condamnée à verser des indemnités de licenciement. Mais People & Baby fait appel. C’est cet appel, jugé en juillet 2021, qui annule la première décision de 2017 et contraint les salariés de People & Baby à rembourser les indemnités de licenciement touchées quatre ans plus tôt. Et les sommes sont importantes pour des femmes dont les salaires actuels sont très modestes.
D’où l’appel à solidarité qui s’exprime par le lancement de cette cagnotte cherchant à rassembler 145 000 €. Soit les indemnités de licenciements perçues en 2017, ainsi que les frais d’huissiers auxquels le tribunal les a aussi condamnées.
Photo : Yann Levy
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