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Plus de 260 rassemblements partout en France pour nos retraites [L’AG]

 

À la veille d’un nombre record de rassemblements pour défendre nos retraites, l’AG de la semaine s’interroge : le gouvernement déforme-t-il la réalité du déficit pour justifier sa réforme ? Les 1200 euros ne concerneront-ils qu’une minorité de retraités pauvres ? Autant de décryptages essentiels à l’heure où les députés commencent l’examen du texte de loi en commission.

 

Le gouvernement gonfle-t-il artificiellement les chiffres du déficit ?

C’est une note du collectif Nos services publics, parue vendredi et relayée par Alternatives Économiques, qui fait l’effet d’une petite bombe. Celle-ci questionne les chiffres du déficit avancés régulièrement par le gouvernement pour justifier la réforme des retraites. Le collectif a analysé les projections transmises par Bercy au Conseil d’orientation des retraites. Bercy prévoit « un quasi-gel des rémunérations sur toute la durée du quinquennat en cours », conduisant à une baisse de leur rémunération de 11 %. Avec pour conséquence, moins de cotisations dans les caisses de retraites. De quoi « aggraver le déséquilibre du système de retraites à horizon 2030 ». Deux pistes possibles, donc : ou bien le gouvernement prévoit, dans la lignée de Bercy, de geler les effectifs et diminuer le pouvoir d’achat des fonctionnaires de 11 % d’ici 2027 ; ou bien « le déficit du système de retraites a été artificiellement surévalué pour justifier la réforme »…

 

Arrivée du texte de loi en commission des affaires sociales

L’examen du texte de loi réformant le système de retraite débute ce lundi devant la commission des affaires sociales de l’Assemblée nationale. Celui-ci doit s’achever mercredi soir. Avant le passage dans l’hémicycle, les députés membres de la commission vont se pencher sur les près de 7 000 amendements déposés. La plupart concernent l’article 7 repoussant l’âge légal de départ à la retraite à 64 ans.

 

Plus de 268 manifestations partout en France
Solidaires a cartographié les 268 rassemblements et manifestations prévus mardi pour la défense des retraites. C’est 18 rassemblements de plus que lors de la dernière journée de grève interprofessionnelle, le 19. Cette carte, interactive, est régulièrement mise à jour. Vous pourrez y trouver le rendez-vous le plus proche de chez vous.

 

Des premiers blocages dans les lycées
Des lycées ont été bloqués ce lundi à la Courneuve, Vitry-sur-Seine, Clermont-Ferrand ou encore dans le coeur de Paris. L’intersyndicale lycéenne (Voix Lycéenne, Union Syndicale Lycéenne, FIDL, MNL….) avait unanimement appelé à bloquer des établissements le 31 « voire même la veille, le 30, pour ouvrir la semaine de mobilisation ». Le but : ne « pas laisser le moindre répit au gouvernement ». Des AG auront ainsi lieu tout au long de la semaine pour décider des poursuites de blocages.
Du côté des universités, après une semaine de multiplication des AG étudiantes, certaines organisent des AG interfac et éducation, comme ce lundi à 18h à Paris 8-Saint-Denis.

 

La moitié des enseignants en grève
Ce mardi, 50 % des enseignants seront en grève, a annoncé le Snuipp-FSU. « On savait que nous n’irions pas jusqu’à 70% comme lors de la première mobilisation. Mais 50% reste un très bon chiffre qui montre que le mouvement de contestation contre la réforme des retraites s’installe dans les écoles », a commenté Guislaine David, secrétaire générale du syndicat auprès de l’AFP. De nombreux établissements fermeront leurs portes partout sur le territoire. Dans le Doubs par exemple, « plusieurs dizaines d’écoles seront complètement fermées » sur le territoire, indique la branche départementale du Snuipp-FSU dans son communiqué.

 

Le gouvernement durcit le ton face au « gauchisme paresse et bobo »
Dans un entretien au Parisien paru samedi, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a fustigé le « gauchisme paresse et bobo » et s’en est pris à la NUPES qui « ne cherche qu’à bordéliser le pays ». Le gouvernement joue la fermeté : l’âge de départ à la retraite à 64 ans « n’est plus négociable » a martelé Elisabeth Borne dimanche, sur France Info. Depuis sa circonscription du Calvados, la Première ministre a déploré « beaucoup de désinformation » autour de sa réforme au micro de BFMTV. « J’entends dire que la réforme pénaliserait les femmes qui ont des carrières hachées », a-t-elle cité en exemple. Il s’avère que l’étude d’impact du projet de réforme confirme pourtant bien cet aspect. Les travailleuses de deuxième ligne (aide à domicile, caissières, agentes du nettoyage) en seront parmi les premières victimes.

 

Transports : deux TER sur dix et un trafic « très perturbé » à la RATP
La RATP prévoit un trafic « très perturbé » sur les réseaux RER et métro : sur la majorité des lignes, un seul train sur trois circulera. Sur le réseau de surface (bus et tramway), le trafic sera « légèrement perturbé » avec 8 bus et tramways sur 10 en circulation. Sur les dépôts de Lagny, Pleyel ou encore Barrage, des AG auront lieu dès 4h30 mardi.
Du côté de la SNCF, seuls deux TER sur dix fonctionneront mardi. Le trafic sera également fortement impacté sur les TGV : entre un train sur deux et un train sur cinq circuleront, selon les axes.
Enfin, Air France vient d’annoncer, de son côté, l’annulation d’un vol court et moyen-courrier sur dix.

 

Pension minimale à 1200 euros : seulement pour une minorité
C’est l’argument « social » de la réforme :  la revalorisation de la pension minimale à 1200 euros concernera, selon le gouvernement, 1,8 million de retraités et 200 000 de plus chaque année. Or, la majorité des 5,7 millions de retraités pauvres (touchant moins de 1000 euros par mois) ne verront aucune amélioration. Quant aux autres, ils ne bénéficieront pas toujours d’un gain de 100 euros ni d’une pension à 1200 euros. Voir notre décryptage avec l’économiste Michael Zemmour.

 

Dès demain 6h : notre suivi en direct des mobilisations
À la place de « L’AG » demain soir, la rédaction privilégiera un suivi en direct de la journée du 31. Notre article de suivi, en ligne dès demain 6h, sera nourri heure par heure des informations remontant des mobilisations partout en France, avec des éclairages régionaux à Paris, Amiens, Seine-Saint-Denis ou encore Montpellier. Vous pourrez également retrouver les chiffres des rassemblements, régulièrement actualisés.