Prendre des RTT aux salariés pour financer la santé : la droite réfléchit au monde d’après !

 

C’est la proposition disruptive de Guillaume Peltier, député Les Républicains du Loir-et-Cher et numéro 2 du parti. Interrogé par le JDD, il préconise comme enseignement de la crise du Covid-19 de sanctuariser les budgets de la santé comme de l’agriculture et de « soutenir la France au travail ».

Mais pour le financement, il manque cruellement d’originalité. Il propose que les salariés donnent jusqu’à 5 journées de RTT, probablement chaque année, même s’il ne le précise pas. Déjà en 2003, après la canicule, les salariés avaient été invités à la solidarité. En réalité contraints à perdre une journée de travail. Cette fois-ci, il quintuple la mise. En contrepartie, il évoque une augmentation des salaires en suggérant que les entreprises versent une prime pouvant s’élever à 5000 euros, totalement défiscalisée et désocialisée.

Outre que le député ne semble pas comprendre qu’une prime n’est pas une augmentation salariale, il propose ni plus ni moins que ces cinq journées de création de richesses supplémentaires ne financent pas la Sécurité sociale. Décidément, son logiciel politique n’évolue guère. Déjà en 2007, Nicolas Sarkozy avait en son temps défiscalisé et désocialisé les heures supplémentaires. Une idée brillante copiée par Emmanuel Macron, et effective depuis le 1er janvier 2020.

Manquant certainement d’imagination, Guillaume Peltier n’a pas pensé revenir sur la transformation de l’impôt sur la fortune (ISF), sur les près de 100 milliards d’euros de cadeaux aux entreprises via le CICE, ou de lutter réellement contre l’évasion fiscale qui amputerait d’environ 80 milliards d’euros les recettes fiscales chaque année. Avec les propositions du numéro 2 de LR, le monde d’après risque de ressembler à celui d’avant, en pire.