Barcelone

Quatre manifestants éborgnés par des tirs de flashball en Catalogne


 

« La police fait son travail, ça crève les yeux ! » Le slogan si souvent entendu dans les manifestations des gilets jaunes en France va-t-il passer les Pyrénées ? En tout cas, depuis l’annonce à de lourdes condamnations des leaders indépendantistes, quatre personnes ont perdu un œil au cours des manifestations qui ont lieu quotidiennement en Catalogne depuis le 14 octobre. Comme en France, les forces de l’ordre espagnoles, police ou « Guardia civil », sont équipées de flashball ou de lanceurs de balles de défense. Par contre, ces armes sont interdites à la police catalane depuis 2014 et l’énucléation d’un manifestant en 2012 par un tir des Mossos d’Esquadra.

Leur utilisation massive par les forces de l’ordre espagnole ces derniers jours – comme en attestent les nombreuses vidéos filmées des affrontements à Barcelone – a le même effet des deux côtés de la frontière. En France, le bilan de l’utilisation de ces armes dites intermédiaires est de 24 personnes éborgnées, la plupart pendant les premières semaines du mouvement des gilets jaunes. En une semaine, ce nombre est déjà porté à quatre en Catalogne, où le décompte des blessés est considérable. Il s’élève à 600 selon le journal La Vanguardia.

Ce lundi matin, 13 personnes étaient toujours hospitalisées, dont 8 dans un état grave. Parmi elles, 7 manifestants et un policier. Au cours des manifestations qu’a connu la Catalogne, les forces de l’ordre ont également procédé à l’arrestation de 194 personnes. Vingt-huit d’entre eux ont été placés en détention : 16 à Barcelone, 5 à Lleida, 5 à Gérone et 2 à Tarragone. Un bilan évidemment provisoire, la crise politique en Catalogne étant loin d’être terminée.

Photo : Fotomovimiento