Grande nouveauté chez Pôle emploi ! Depuis début novembre, les chômeurs qui doivent rembourser un trop-perçu peuvent autoriser l’opérateur à prélever, directement sur leur compte bancaire, les sommes dues. « Simple, rapide et sécurisé » vante Pôle emploi. La manœuvre se fait directement depuis l’espace personnel, sans aucune intervention d’un agent.
« Pôle emploi, maintenant c’est Cofinoga ! » s’étrangle Éric*, un conseiller. Il est ulcéré par la méthode. Car derrière cette apparente facilité de paiement se cache un changement de taille, que Rapports de force vous révèle. Désormais, Pôle emploi n’enverra plus de questionnaire sur les « ressources et charges » de la personne qui doit rembourser un trop-perçu. Les demandeurs d’emploi choisiront, seuls, les montants mensuels et pourront s’engager sur « 1 à 12 échéances ». Personne ne vérifiera au préalable leur capacité financière. Personne ne va s’assurer qu’ils pourront tenir cet engagement.
« C’est une manière de responsabiliser les gens » dit un cadre de Pôle emploi, qui préfère rester anonyme. « C’est au contraire très dangereux ! » répond Éric. « Les courriers de trop-perçu ont un ton menaçant. Ils ne sont pas clairs. Ça fait paniquer les gens. Le risque, c’est de s’engager sur des remboursements intenables ! » Selon un document interne que nous avons pu consulter, Pôle emploi exige que cette nouvelle modalité soit « plébiscitée par le réseau et proposée systématiquement aux demandeurs d’emploi. » Simple, rapide et toujours plus déshumanisé.
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