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SAM : un aller-retour à Bercy après 51 jours d’occupation de l’usine

 

« On va camper à Paris si cela fait avancer les choses », s’amuse David Gistau, le représentant CGT de la fonderie SAM à Decazeville. Une façon de souligner le contraste entre deux réunions. Celle de mardi à Decazeville (Aveyron), avec Jean-Pierre Floris, le « Monsieur revitalisation » nommé par Bercy pour proposer des projets alternatifs à la fermeture de la SAM, après sa liquidation définitive par le tribunal de commerce en novembre. Et celle avec Bruno Le Maire, ce mercredi 12 janvier.

Si la rencontre avec le ministre de l’Économie n’a pas apporté de réponses aux demandes d’un projet industriel pour le site, réclamées depuis un an par les 333 salariés et leurs représentants, le sujet était réellement sur la table. Les employés de la SAM avaient au moins la promesse de propositions de réindustrialisation du bassin d’emploi. Le ministre était au fait du dossier et faisait au moins mine de chercher des solutions, alors que 200 salariés de la fonderie avait fait le déplacement dans la capitale pour plaider leur cause.

« Il n’y a pas le même discours à Paris », constate le syndicaliste qui réclame cependant « du concret et pas de la COM ». En effet, mardi à Decazeville, la rencontre avec Jean-Pierre Floris n’avait duré qu’un quart d’heure. Et mis particulièrement en colère les salariés en lutte. « On est content d’avoir rencontré le nouveau conseillé Pôle emploi, mais on discutera quand il aura bossé », tacle David Gistau. Ce jour-là, le « Monsieur revitalisation » n’avait rien dans besace en matière de projet. À la place : une poignée d’emplois dans d’autres secteurs d’activité, alors que les délégués de la SAM assurent que le site a la capacité de travailler pour le secteur aérien ou hospitalier, en remplacement de celui de l’automobile.

Les SAM décideront des propositions du ministre et des suites de leur mobilisation au cours d’une assemblée générale aujourd’hui ou demain. Mais il est peut probable que l’occupation du site, dans lequel ils ont déjà passé Noël et le réveillon du 31 décembre, prenne fin. « On n’a plus rien à perdre », résume David Gistau. Le bassin d’emploi sinistré de Decazeville non plus.