Contre la précarité dans l’Education Nationale : une semaine de grève des AED


Après les mouvements de décembre et janvier, les assistants d’éducation (AED) étaient de nouveau mobilisés, cette semaine, à l’appel de leur coordination nationale. Jeudi 25 mars, pic de la mobilisation, une journée importante de grève et de rassemblements s’est tenue dans plusieurs académies. 

 

La coordination nationale des collectifs d’assistants d’éducation, montée à la suite de la première grève du 1er décembre 2020, avait appelé à une « semaine morte » dans les vies scolaires. Un appel auquel les AED de divers départements ont tenté de répondre, chacun à son échelle locale, depuis lundi. Réunis jeudi 25 mars dans des rassemblements à Toulouse, Montpellier, Rennes, Grenoble, Paris ou encore Marseille, ils exigent entre autres des contrats stables, une augmentation de leurs salaires et la fin de la limite de six ans d’exercice.

Dans l’Hérault par exemple, tous les jours depuis le début de la semaine, « des vies scolaires ont été fermées, ou fortement impactées » raconte Yann, AED basé à Montpellier. Impliqué au niveau de la coordination nationale, celui-ci constate une grève « bien suivie, bien qu’un peu en deçà des précédentes », en particulier des trois jours de grève du mois de janvier. Il se félicite tout de même du rassemblement académique de ce jeudi, rejoint par des collègues venus des départements limitrophes.

Dans le Rhône, une seule journée de grève était organisée, ce 25 mars. Les grévistes souhaitaient dénoncer, entre autres, les suppressions de postes – notamment de CPE – dans les vies scolaires par l’académie. « C’est la première fois que les précaires de l’Éducation Nationale sont autant mobilisés, avec un fort appui de la CGT sur leurs revendications : c’est plutôt positif » juge Antoine Bedin, AED basé à Lyon et syndiqué CGT.

« Ce mouvement n’en démordra pas »

 

Dans les Bouches-du-Rhône, les AED ont organisé des piquets de grève et des occupations d’établissements ces derniers mois. « Ce sont les modes d’action vers lesquels on aimerait aller », soutient Antoine Bedin. Mais faire basculer les grévistes de l’académie lyonnaise, où ce professionnel exerce, vers des actions de ce type, reste difficile. Ceci étant, « au vu de nos discussions autour des AED, des vies scolaires, et derrière tout cela, de la précarité dans l’Éducation Nationale, notamment pour les profs contractuels… Ce que l’on vit cette année n’est que le début ! » soutient-il. « Tant qu’il y aura de la précarité dans cette institution, tant que l’on ne pourra pas faire correctement notre travail, ni répondre à notre mission de service public, ce mouvement n’en démordra pas. »

 

La coordination nationale s’affirme de plus en plus comme le moteur de ce mouvement. Elle met en avant une « volonté d’organiser tous les précaires de l’Éducation Nationale », résume Antoine Bedin. D’autant que la culture de la lutte est historiquement peu présente chez les AED, depuis la création de leur statut en 2003. À ce titre, la grève du 1er décembre 2020 a constitué « du jamais vu », rappelle Yann. Depuis lors, « en quatre mois, on rattrape 17 ans de léthargie et d’absence de combativité dans les vies scolaires » glisse-t-il avec optimisme.