29 septembre CGT syndicats extrême-droite

Parallèlement au 29 septembre sur les salaires, les syndicats se préparent à mobiliser sur les retraites

Seules la CGT, Solidaires et la FSU appellent ensemble les salariés à la grève le 29 septembre pour réclamer des augmentations générales de salaires. Mais en cette rentrée, Emmanuel Macron laisse planer la menace d’un passage en force imminent de la réforme des retraites. Et mets d’accord contre lui l’ensemble des syndicats. Mais comment mobiliser dans l’urgence ? Et comment passer de trois syndicats impliqués le 29 septembre à l’ensemble des syndicats hostiles à la réforme se mettant d’accord sur un nouveau calendrier de mobilisation ?

 

« Nous voulons élargir l’unité syndicale autour du sujet des retraites. Quand tous les syndicats sont contre une réforme, les salariés ne comprendraient pas qu’il n’y ait pas une unité très large », expliquait Philippe Martinez, lundi 19 septembre, lors d’une conférence de presse à Montpellier, à l’occasion d’une journée anniversaire consacrée aux 120 ans du congrès de la CGT de 1902. Le secrétaire général de la CGT ne cachait alors pas son souhait : « anticiper une réunion de l’ensemble des organisations syndicale et envisager des modalités de journées de mobilisation ».

En effet, lundi 26 septembre, jour du prochain Conseil des ministres devant lequel doit être présenté le projet de loi de finances de la Sécurité sociale, l’arbitrage de l’ajout ou non d’un amendement allongeant l’âge de départ à la retraite devrait avoir été rendu. C’était d’ailleurs le débat du déjeuner entre Élisabeth Borne et Emmanuel Macron ce vendredi, dont rien n’a filtré à l’heure où nous écrivons. Avec pour première conséquence, si le passage en force se confirme, de faire de la journée de grève du 29 septembre sur les salaires un premier test du climat social à venir sur la réforme des retraites.

 

Le 29 septembre deviendrait une date pivot

 

La journée de grève de jeudi prochain, annoncée de longue date par la CGT et Solidaires, suivie par la FSU depuis, sera évidemment percutée si l’exécutif annonce lundi qu’il réformera les retraites dès l’automne. La mobilisation sur les salaires pour répondre à l’inflation, que Philippe Martinez anticipe déjà comme plus importante que les précédentes, pourrait voir plus de salariés se déplacer aux manifestations en cas d’annonces fracassantes du gouvernement. De même, quelques syndicats sectoriels d’organisations syndicales n’appelant pas à cette journée pourraient se joindre in extremis à la grève, comme l’Unsa Transport selon nos informations.

Pour autant, pas question d’abandonner le thème initial de la journée pour les syndicats appelant au 29 septembre. « La question des salaires ne disparaît pas parce que la réforme des retraites arrive », insiste Murielle Guibert, porte-parole de Solidaires. Du côté de la CGT, afin de se préparer à une accélération sur le dossier des retraites sans écarter les questions salariales, un nouveau tract a été validé en début de semaine faisant le lien entre les deux thèmes à travers celui des cotisations sociales. Pour la centrale de Montreuil, augmentation des salaires rime avec plus de cotisations sociales. Et donc, plus de recettes pour les régimes de retraite.

 

Élargir l’opposition dans la rue et dans la grève

 

Le niveau de participation au 29 septembre sera scruté par l’ensemble des syndicats, qu’ils appellent ou non à la grève ce jour-là, tout comme il sera observé par le gouvernement. Il sera un test si le gouvernement dépose un amendement au projet de loi de finances de la Sécurité sociale pour reculer l’âge de départ à la retraite. Et ce même si seulement trois syndicats de salariés y participent. En effet, Force ouvrière à décliné de s’y joindre, justifiant son absence par les discussions et prises de positions communes entre des syndicats et partis de la Nupes sur le pouvoir d’achat.

Mais l’absence de la troisième force syndicale ne durera pas si l’exécutif tente de passer en force sur les retraites. Réunie en Comité confédéral national mercredi et jeudi de cette semaine, elle prévient qu’elle « appellera à la mobilisation contre toute réforme conduisant à réduire les droits à la retraite et à faire travailler plus longtemps pour en bénéficier ». Et pour cela : « mandate le bureau confédéral pour proposer aux organisations syndicales l’organisation en commun d’une mobilisation interprofessionnelle, c’est-à-dire de la grève, comme en 2019, pour obtenir du gouvernement qu’il renonce à toutes ses contre-réformes ».

Faisant écho par anticipation à cette prise de position, les secrétaires généraux des cinq confédérations (CFDT, CGT, CFE-CGC, FO et CFTC) se sont réunis en urgence en visioconférence mercredi soir. À l’horizon : une prise de position commune sur les retraites et la volonté de se revoir très vite. Probablement avant le 3 octobre, date initialement prévue d’une intersyndicale à huit syndicats, en cas d’annonces gouvernementales. Parallèlement, les trois syndicats appelant au 29 septembre ont prévu de se voir le 30 septembre, au lendemain de la journée de grève. Et de son côté, la direction de la CGT souhaiterait pouvoir annoncer au soir des manifestations une nouvelle date en octobre en cas d’accélération du gouvernement sur les retraites.

Il reste à harmoniser les calendriers syndicaux pour que tout le monde se retrouve finalement dans la même réunion. Et surtout à se mettre d’accord sur des modalités d’actions communes, les syndicats ne partageant pas tous les mêmes stratégies, notamment la CFDT qui considérait, par exemple sur les salaires, que les mobilisations devaient exclusivement se tenir dans les entreprises et non dans des manifestations interprofessionnelles.

Cependant, les dernières prises de position virulentes de Laurent Berger de la CFDT sur le dossier du recul de l’âge de départ à la retraite pourraient ouvrir la voie à des mobilisations conjointes. À moins, évidemment, qu’Emmanuel Macron n’abandonne son passage et force et renvoie à des « concertations » dans les semaines et mois qui viennent.