manifestation

Manifestation militante à Paris pour le « Premier tour social »

 

Près de 2000 personnes ont manifesté samedi 22 avril à Paris pour refuser toute trêve électorale et mettre en avant la nécessité de renforcer les luttes pendant et après la présidentielle.

 

Ultime séquence de mobilisation contre la loi travail ? Tour de chauffe pour préparer la riposte aux mauvais coups attendus des résultats de l’élection présidentielle ? La manifestation parisienne du « Premier tour social », qui a réuni près de 2000 manifestants, a été un peu des deux.

L’appel signé par une soixantaine de structures syndicales, de collectifs et d’associations invitait à « prendre la rue pour imposer notre programme ». Sans rien attendre de la séquence électorale en cours. « L’idée était de dire aux abstentionnistes et à ceux qui vont voter qu’il y aura besoin de se mobiliser, quel que soit le gagnant de la présidentielle », explique Loïc, membre de la Compagnie Jolie Môme. Pour cet intermittent du spectacle, la lutte n’a pas pris fin avec l’arrêt des manifestations contre la loi travail. Elle se poursuit en solidarité avec les militants victimes de la répression.

« Une réussite ! », pour Gaël Quirante, un des animateurs de l’appel à manifester, qui veut voir dans cette journée de mobilisation un point d’appui pour construire un front social à la base. « Les appareils syndicaux ont freiné, personne n’a mobilisé. Tout est venu de la base : de la CGT Goodyear, d’info-com CGT, de Sud-PTT92, de Sud-Commerce et de collectifs sur d’autres fronts de lutte ». Une situation qui résonne pour le syndicaliste avec celle de la fin des mobilisations contre la loi travail, où ni la CGT, ni Solidaires n’avaient donné de suite à la journée en demi-teinte du 15 septembre.

Ce « Premier tour social » est aussi perçu comme une réussite par Loïc de la Compagnie Jolie Môme . « Il y avait une bonne énergie et une bonne ambiance », note-t-il en attendant le 1er mai. Pourtant, l’appel n’a pas eu beaucoup d’écho au-delà des forces engagées dans l’initiative. La CGT, au niveau confédéral, est réservée sur l’appel. La centrale de Montreuil considère que l’initiative « ne saurait se substituer à la déclaration du 24 mars décidée par les instances nationales de la CGT ». La dynamique électorale autour de Jean-Luc Mélenchon et la proximité de syndicalistes CGT avec « La France Insoumise » n’y sont peut-être pas étrangères.

Mais, au-delà des structures syndicales, la manifestation n’a pas mordu sur l’espace politique de plus en plus large constitué par les personnes doutant qu’un changement puisse surgir à l’occasion de ces élections. « C’était un rassemblement militant », admet un syndicaliste de la CGT éducation, dont le syndicat est signataire de l’appel à manifester du 22 avril. Prochaine échéance, cette fois-ci pour tout le monde syndical : le 1er mai de l’entre-deux-tours.


Photo – @CieJolieMome