Mineurs isolés, manifestation à Tours, 2025. Crédit Collectif des Jeunes de Tours

Le collectif national des mineurs isolés manifestera jeudi pour la journée des droits de l’enfant

La Coordination Nationale des Mineur-es isolé-es en lutte manifestera ce jeudi place de la République à Paris, à l’occasion de la Journée Internationale des Droits de l’Enfant. Cette date marque l’anniversaire de l’adoption de la Convention relative aux droits de l’enfant par l’ONU.

« L’hiver arrive et les campements de MNA (mineurs non accompagnés) se multiplient : ainsi, à Lyon, 250 jeunes dorment sous des tentes ; à Paris, ils et elles sont plus de 400 à la rue. Même choses dans les autres villes : Lille, Rouen, Tours, Clermont-Ferrand, Marseille, Besançon… », déplore le collectif dans son communiqué. Ceux qui sont reconnus mineurs et pris en charge par l’Aide sociale à l’enfance restent « les « oublié-es des oublié-es », laissé-es le plus souvent sans aide matérielle ni soutien administratif », souligne encore le collectif.

Les mineurs isolés, ces jeunes exilés arrivés seuls sur le territoire français, s’auto-organisent de plus en plus. En l’espace de deux ans, des collectifs ont fleuri dans plusieurs villes de France, inspirés par le modèle des jeunes de Belleville, à Paris, créé en septembre 2023. Aujourd’hui, un groupe whatsapp rassemble 11 collectifs à Rennes, Marseille, Clermont, Belleville-Paris, Lyon, Saint Etienne, Lille, Toulouse, Besançon, et Tours. Autour d’un principe simple : « Si nous, on parle ; et que personne ne parle pour nous ; alors, on sera plus écoutés », nous résumait en mars Abdul, membre du collectif de Tours.

Fin janvier 2025, huit de ces collectifs s’étaient réunis à Paris pour trois jours de rencontre. Un moment fondateur de la coordination nationale. Depuis lors, trois autres rencontres ont eu lieu à Lille, Rouen et Lyon. Une première manifestation commune s’est déroulée le 20 juin autour de la scolarisation. Le rendez-vous de jeudi constitue donc une nouvelle étape pour rendre visible les enjeux portés par cette coordination sur l’accès aux droits, à l’hébergement digne, à la scolarité et aux soins.

Pour rappel, la France se fait régulièrement épingler pour son traitement des mineurs isolés. Le 16 octobre encore, le Comité des droits de l’enfant de l’ONU a produit un rapport concluant à la responsabilité de la France dans des « violations graves et systématiques » de leurs droits. Le comité épingle les conditions « dégradantes » et « contraires à la dignité humaine » dans lesquelles vivent de nombreux MNA sans-abri et déplore le fait que des enfants « sont traités comme des adultes à la suite de procédures d’évaluation de l’âge défaillantes ».