Christophe Castaner a annoncé hier que les expulsions de personnes sans-papiers avaient augmenté de 20 % cette année. Le nouveau ministre de l’Intérieur, suite à la démission de Gérard Collomb, s’est félicité du travail de sa police. Il affirme que c’est l’entrée en fonction du nouveau gouvernement qui a permis ce serrage de vis. La répression contre les personnes migrantes se renforce pourtant depuis longtemps.
Votée au début de l’année, la loi Asile et immigration complexifie les possibilités d’obtenir des papiers, notamment dans le cadre de l’asile. Cette loi est contestée par les associations de défense des droits des étrangers, par les collectifs de personnes sans-papiers et par les travailleuses et les travailleurs de l’asile dans leur ensemble : OFPRA, CNDA, OFII. Selon eux, cette loi accélère les procédures et raccourcit les délais pour les recours, en cas de refus, ce qui met en péril le droit d’asile.
Ensuite, c’est la police qui est en charge d’expulser les personnes étrangères qui se sont vues refuser l’asile ou à qui l’État n’a pas renouvelé de titres de séjour. Parmi les expulsions, bon nombre concernent des personnes qui relèvent de la procédure dite « Dublin ». Ces accords obligent les personnes entrant sur le territoire européen à demander l’asile dans le pays de leur arrivée, et non celui de leur choix. La France renvoie ainsi des milliers de personnes vers la Grèce, l’Espagne et surtout l’Italie, où beaucoup sont livrés à eux-mêmes pendant des mois sans avoir d’autre choix que de se faire exploiter dans des emplois pénibles et sans aucune protection.
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