Algérie mandat

5e mandat : des centaines de milliers d’Algériens dans les rues contre la candidature de Bouteflika le 3 mars

 

Les manifestations se succèdent en Algérie pour réclamer qu’Abdelaziz Bouteflika ne se représente pas pour un cinquième mandat lors des élections présidentielles du 18 avril prochain. Déjà, vendredi dernier, des centaines de milliers de personnes étaient descendues dans les rues selon des militants des droits de l’homme. Mardi 26 février, des dizaines de milliers d’étudiants avaient organisé des marches dans tout le pays.

 

Des artistes jouant une pièce de théâtre contre le 5e mandat arrêtés par la police dans la matinée à Constantine, avant le début des marches de l’après-midi, voilà tout un symbole. Celui d’un pouvoir qui tente de contenir un tsunami protestataire à coups de mesures sécuritaires. Déjà, la veille, une quinzaine de journalistes qui manifestaient contre la censure ont été arrêtés pendant de longues heures. Aujourd’hui vers 13 h, des policiers tentent d’arracher leur drapeau algérien aux premiers contestataires qui se rassemblent sur la place Maurice Audin à Alger. Moins d’une heure plus tard, ils sont submergés par la foule.

Dès le matin, des cortèges se sont formés dans plusieurs localités du pays à Bouira, Tiaret, M’Chedallah, Annaba ou Ghardaïa. En début d’après-midi à Alger, malgré l’interdiction des manifestations, les places du Premier mai et de la Grande Poste se remplissent. Des cortèges se forment. Certains se rejoignent sur la Place Maurice Audin noire de monde. Des manifestants se dirigent vers la Présidence et sont repoussés à coup de gaz lacrymogène par la police. Un peu plus tard, la foule emplit le Boulevard Mohamed V.

 

Manifestation du 1er mars

Combien sont-ils ? Des milliers ou des dizaines de milliers selon les journalistes présents au milieu du défilé, bien en peine de procéder à un décompte exact entre deux tweets discrets. En effet, le gouvernement a donné pour consigne aux différents médias de ne pas relayer les manifestations en direct. Ce sont donc des chiffres approximatifs et parcellaires qui émergent. Pour autant, la mobilisation ne faiblit pas selon les observateurs présents sur place.

 

Des manifestations massives partout

 

La liste est longue des villes ayant connu des défilés ce vendredi 1er mars. Là encore, difficile d’estimer le nombre de manifestants. Cependant, les villes de Tizi Ouzou, Constantine, Annaba ou Oran ont été marquées par des manifestations d’au moins plusieurs milliers de personnes chacune. Certains manifestants évoquent sur les réseaux sociaux des chiffres en dizaine de milliers, mais sans qu’il soit possible sur les photos ou vidéos circulant sur internet d’avoir une estimation fine. D’autres manifestions importantes se sont déroulées à Bejaïa, Sétif, Bouira, Batna, Chlef et bien d’autres localités.

Toujours est-il que pour Alger, selon la correspondante de RFI Leïla Beratto, le défilé d’aujourd’hui a dépassé celui de la semaine dernière. Dimanche, Abdelaziz Bouteflika est censé déposer sa candidature pour un cinquième mandat pour les élections présidentielles du 18 avril prochain. Actuellement en Suisse pour des examens médicaux, rien n’indique s’il rentrera réellement en Algérie dans deux jours ou si le pouvoir algérien sortira du chapeau une candidature alternative dans le but de faire redescendre la pression de la rue. Le nom de Ramtane Lamamra, un diplomate algérien, circule depuis plusieurs jours.

En tout cas, aujourd’hui comme vendredi dernier, les slogans hostiles des manifestants s’adressaient à l’ensemble du gouvernement et au « système » au pouvoir depuis des dizaines d’années.