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A Ouibus Lyon, la SNCF sous-traite aussi les licenciements

 

Les derniers chauffeurs de Ouibus à Lyon, externalisés par la SNCF C6 vers la compagnie Faure Express le mardi 6 juin, refusent toujours leur transfert. Mis à pied dès le mercredi, ils ont été convoqués jeudi 15 juin à un entretien préalable de licenciement.

 

« Aujourd’hui, nous ne sommes rien, ni salariés par la SNCF C6, ni par Faure. Et nous ne sommes plus payés », résume Amar Merabet. Convoqué jeudi 15 juin par Faure Express avec une dizaine d’autres conducteurs, il lui a été signifié un licenciement pour faute grave. Évitant du coup à la SNCF d’en assumer la responsabilité.

Pourtant la fin de l’exploitation en propre des lignes Ouibus de Lyon par la SNCF a été rondement menée. Décidée à l’automne 2016, elle se conclut le lundi de Pentecôte pour l’opérateur public. Ce jour-là, ses chauffeurs en grève depuis trois jours reçoivent de leur direction une notification de transfert vers Faure Express. Fin de partie.

En réalité, le gros des troupes a déjà quitté la filiale de l’entreprise ferroviaire dédiée au transport en autocar. De source syndicale, 14 conducteurs ont craqué et anticipé leur départ au cours de l’année écoulée, la plupart avec des ruptures conventionnelles. Huit autres ont vu leur contrat en CDD non renouvelé ou sont allés au terme de leur période d’essai. Dix chauffeurs ont accepté de démissionner avec une prime de 4000 à 6000 €, et quatre ont intégré un dispositif de « passerelle » vers le groupe SNCF. Pour ces derniers, une démission préalable était requise.

Le sous-traitant devenu franchisé récupère les lignes et cars Ouibus en même temps que la gestion des salariés restants. Deux d’entre eux ont accepté de travailler pour Faure Express. Les autres se présentent le jour J dans les locaux de Faure et réclament la présence de la direction de la SNCF pour clarifier leur transfert avant toute prise de fonction. Après quelques heures d’attente, l’entreprise Faure fait constater par huissier le refus des conducteurs de prendre leur poste de travail. Le lendemain, ils sont mis à pied en attendant une convocation en vue d’un licenciement.

Elle a eu lieu le 15 juin pour les dix derniers récalcitrants. Les démarches de la CGT Cheminot auprès des directions de la SNCF et du président de la République pour réclamer l’arrêt de l’externalisation de Ouibus et l’abandon des procédures de licenciement, n’ont pas eu de réponses à ce jour. Pourtant, 200 millions d’argent public ont été investis en cinq ans dans la filiale de l’opérateur ferroviaire, selon le syndicat. En attendant, le dernier carré des Ouibus Lyon se retrouve sans travail, sans employeur et sans salaire.

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