Ce n’est pas un abus sexuel, mais un viol. C’est la décision qu’a rendue hier la Cour suprême espagnole, la plus haute juridiction du pays, en condamnant à 15 ans de réclusion les membres de « La Meute ». Les cinq hommes, dont deux ex-militaires avaient violé une jeune fille de 18 ans lors des fêtes de la San Fermim à Pampelune en 2016. Fiers de leur forfait, ils avaient filmé la scène avant de la diffuser sur un groupe WhatsApp intitulé « La Meute ».
Fin avril 2018, un tribunal les avait condamné en première instance pour abus sexuel et non pour viol, les juges considérant que la victime n’avait pas opposé de résistance à ses agresseurs. Le tribunal s’était appuyé sur un article du Code pénal restreignant la qualification de viol dans les cas d’intimidation ou de violence. Un des trois juges s’était même prononcé pour la relaxe pure et simple.
Ce jugement avait provoqué la colère des mouvements féministes. Plus de 35 000 personnes étaient descendues dans les rues de Pampelune et des milliers d’autres dans les grandes villes d’Espagne. Remis en liberté provisoire en juin 2018, les cinq membres de « La Meute » avaient été condamnés de nouveau pour abus sexuel en appel. C’est ce jugement que vient de casser la Cour suprême en reconnaissant le viol de la jeune fille.
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