E3C : fin de la première session, le bilan de la lutte

 

Une chose est sûre : les élèves de première, qui passent actuellement les épreuves communes de contrôle continu (E3C), n’auront pas leurs notes le 15 mars comme c’était prévu. Et pour cause : de nombreux lycées n’ont toujours pas pu faire composer leurs élèves. Selon le décompte de Fabrice*, membre d’un groupe d’enseignants qui répertorient les actions engagées contre la tenue du nouveau bac, sur les 1600 lycées de France, 300 ont vu leurs épreuves perturbées pendant cette première session des E3C.

Ces perturbations ont pris deux formes différentes : le report des épreuves et le refus de composer. Pour ce qui est du report : Fabrice et ses collègues comptabilisent 228 lycées dans lesquels au moins une épreuve a été reportée. Le refus de composer a concerné 77 autres établissements. Dans ces lycées les épreuves se sont déroulées malgré une proportion, parfois majoritaire, d’élèves refusant d’entrer dans les salles d’examen. « A Martigues (13) seulement 40 élèves ont composé, moins de 25% du total. Ces cas, de passation partielle concernent de nombreux élèves, nous sommes en train d’établir un bilan précis. Il faudra rester vigilant car des menaces de zéros pèsent sur eux », avertit Fabrice. A cela il faut ajouter les 203 lycées où des actions se sont tenues pendant les épreuves sans que cela n’en gêne le déroulement et les 133 lycées qui se sont mobilisés contre les E3C en dehors des dates d’épreuve. « Au total 645 lycées ont manifesté leur opposition au nouveau bac », conclut Fabrice.

Or le premier round de la bataille contre le bac Blanquer n’est pas terminé. Environ 110 lycées de région parisienne devraient faire passer leurs épreuves entre aujourd’hui et demain. « La plupart de ces lycées sont des établissements où il y a déjà eu des reports, si les épreuves ne se déroulent toujours pas, ils finiront par être hors délai », indique Fabrice. Enfin, certains établissements de la zone A ont dores et déjà dépassé le délai d’un mois prévu pour organiser les E3C puisqu’ils n’ont pas pu faire composer leurs élèves avant les vacances de février et que celles-ci se termineront, pour eux, le 9 mars. Un bilan que Jean-Michel Blanquer ferait bien d’avoir en tête le 11 mars lorsqu’il s’exprimera devant le « comité de suivi » de la réforme du Lycée général et technologique.

 

*Prénom modifié