Après Uber et Deliveroo, la Caisse d’Epargne teste l’auto-entrepreneuriat


 

Conseiller indépendant local (CIL), c’est le nom choisi pour l’expérimentation de « banquier entrepreneur » que souhaite lancer la Caisse d’Épargne en Bretagne et en Pays de la Loire. Un projet validé par le groupe BPCE dès décembre 2019 et présenté le 30 janvier devant le comité social et économique (CSE), la nouvelle instance représentative du personnel qui remplace le comité d’entreprise et le CHSCT. Ici, ni contrat de travail ni salaire, mais des indépendants employés comme auto-entrepreneurs déclarés en société anonyme par actions simplifiées (SAS), et payés essentiellement à la commission.

Leurs missions : distribuer des produits de la banque, répondre aux projets des clients, proposer et préparer les dossiers pour la banque en ligne, démarcher les « prospects ». Ces nouveaux conseillers prendront à leur charge une partie des frais de fonctionnement d’une implantation, jusque là dévolus à la Caisse d’Épargne, au plus grand profit de cette dernière dont les effectifs ont fondu ces dernières années. Le groupe BPCE, qui regroupe les réseaux d’agences de la Caisse d’Épargne et de la Banque Populaire, annonçait en 2017 la fermeture prochaine de 400 agences et la suppression de 3000 postes. La même année, la Caisse d’épargne enregistrait un bénéfice net de 80,3 millions d’euros, en progression de 9 %.

L’expérience de « banquier entrepreneur » doit débuter au mois de juin, après un avis de l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR), sorte de gendarme régulateur du secteur. Contestée par l’ensemble des syndicats de la banque, elle pourrait s’étendre à l’ensemble de la BPCE. Celle-ci devant dévoiler son prochain plan stratégique 2021-2024 d’ici la fin de l’année.