Des amendes de 1000 à 1 500 euros ont été requises mardi 7 octobre, au tribunal de Bayonne, contre sept Basques solidaires des personnes migrantes. Ces sept personnes étaient jugées pour avoir co-organisé le passage d’exilés entre l’Espagne et la France à l’occasion de la Korrika, une course traditionnelle en faveur de la langue basque qui a relié, en mars 2024, les villes d’Irun (côté espagnol) et de Bayonne (côté français).
Une vingtaine d’associations, syndicats et partis politiques avait revendiqué le passage de la frontière par 36 exilés, ce jour-là, parmi les coureurs. Une vidéo retrace le déroulé de cette action, assumée à visage découvert. Pour ces faits, les sept prévenus étaient entendus pour « aide à l’entrée et au séjour de personnes en situation irrégulière » en « bande organisée ». « Ce ne sont pas sept personnes qu’on va juger, mais sept militants d’une vingtaine de structures et donc, à travers eux, ce sont des milliers de personnes – adhérents, militants de ces structures – qui seront incriminées », avait déploré auprès de Rapports de Force Eñaut Aramendi du syndicat LAB, l’un des sept inculpés.
Une centaine de personnes s’est rassemblée devant le tribunal, hier, en soutien aux prévenus. Parmi ces derniers, Dominique Daguerre, 73 ans, a défendu devant le juge la solidarité comme « devoir moral et politique » tandis qu’ Argitxu Dufau, 32 ans, a souligné que « le territoire du Pays Basque a toujours été une terre d’accueil », rapporte France Bleu.
Le verdict, suite aux amendes délictuelles requises, sera rendu le 16 décembre. Pour rappel, l’aide à l’entrée, à la circulation et au séjour irréguliers constituent un délit dans la loi française. Mais s’il n’y a pas de « contrepartie directe ou indirecte » ou que l’aide est apportée « dans un but exclusivement humanitaire », aucune poursuite ne peut être engagée. C’était tout l’objet du débat public autour du « délit de solidarité » ouvert en France en 2017 par l’agriculteur solidaire des exilés Cédric Herrou.
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