Malgré 83 services d’urgences en grève, des soignants qui se mettent en arrêt maladie, les alertes du président du SAMU, une manifestation cet après-midi à Paris, et même les déclarations du réputé peu remuant Ordre des médecins, la ministre de la Santé Agnès Buzyn répond en mode service minimum. Pourtant ce matin sur les ondes, elle avait promis des annonces à l’occasion du congrès des urgentistes auquel elle devait se rendre dans la journée.
Mais pas de personnels supplémentaires pour voler au secours des médecins, infirmiers et aides-soignants au bord de la rupture. Pas non plus de majoration salariale pour rendre plus attractifs des services d’urgences débordés. La mesure phare annoncée par la ministre devant les urgentistes est une mission de refondation des services urgences. Confiée au Conseil national de l’urgence hospitalière et au député Thomas Mesnier (LREM), elle devra concerter les soignants et rendre son rapport et ses préconisations à l’automne.
En attendant, les seules mesures prises par la ministre sont une incitation faite aux Agences régionales de santé d’accompagner « plus spontanément » les établissements en difficultés et d’encourager les hôpitaux à « mobiliser plus largement » une prime de risque lorsque les situations le justifient. Avec si peu de réponses données aux attentes des soignants, il n’est pas certain qu’Agnès Buzyn n’est pas de grosses surprises d’ici la rentrée.
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