Décrocher le portrait de Macron pourrait conduire 20 activistes pour le climat en prison

 

Ne parlons pas de répression, l’utilisation du mot étant jugée « inacceptable » par le président de la République. Depuis le 26 février, pour avoir décroché le portrait d’Emmanuel Macron dans 29 mairies, 23 militants et sympathisants d’Action non violente COP21 ont été « gentiment invités » à un placement en garde à vue. Par cette action symbolique non violente, les activistes entendaient protester « contre l’inaction climatique du gouvernement ». Pour les remercier de s’être déplacés jusque dans les mairies, les forces de l’ordre ont décidé de rendre une « visite de courtoisie » au domicile de 17 d’entre eux. Probablement pour admirer de près la déco intérieure.

Toujours en toute « bienveillance », 20 activistes sont conviés au tribunal entre le mois de mai et celui de septembre. Enfin, si l’été s’annonce trop caniculaire, il leur sera peut-être proposé de rester à l’ombre. En langage moins disruptif, le bilan se chiffre à 17 perquisitions, 23 gardes à vue, 43 personnes auditionnées, et 20 convocations au tribunal pour « vol en réunion ». Un motif de poursuite passible de 5 ans de prison et 75 000 € d’amende, selon l’association qui dénonce une répression pour les faire taire. Le premier procès se tiendra à Bourg-en-Bresse le 28 mai pour six membres d’Action non violente COP21. Suivra celui de Strasbourg pour trois militants supplémentaires le 26 juin, puis ceux de Lyon et Paris au mois de septembre pour les neufs restants.