Bayer soigne tout le monde depuis le rachat par l’entreprise allemande du géant américain Monsanto : les hommes, les animaux, les plantes, et même les délégués syndicaux remuants. À Villefranche-sur-Saône le 10 décembre 2018, Bayer a mis à pied Gaétan, le délégué syndical CGT du site, le jour où celui-ci réclamait une augmentation de 100 € pour l’ensemble des salariés à l’occasion de la dernière réunion infructueuse des négociations annuelles obligatoires (NAO) sur les salaires. Motif invoqué : intimidation et mise sous pression des cadres.
L’entreprise allemande en a profité pour réclamer une autorisation de licenciement à l’inspection du travail, Gaétan étant protégé par son mandat d’élu au Comité d’hygiène et de sécurité (CHSCT). Depuis, une centaine d’ouvriers de Villefranche-sur-Saône sont en grève, débrayant quelques heures par jour, pour réclamer des augmentations et exprimer leur soutien à leur représentant syndical. Malgré 81 jours de conflit, l’inspection du travail a répondu favorablement à la demande de l’employeur ce mercredi 27 février.
Une conclusion qui révolte la fédération CGT des industries chimiques. Elle n’hésite pas à qualifier de « justice de classe » une décision qu’elle estime prise sur un « dossier monté de toute pièce », et annonce qu’elle mettra « tout en œuvre pour que justice soit faite », et que Gaétan soit réintégré. Loin d’être éteint, le conflit va maintenant se porter sur le retour du délégué CGT chez Bayer, en plus des revendications salariales.
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