Imaginez les sites de Reporterre, Bastamag et Streetpress inaccessibles pour les lecteurs pendant plusieurs jours. C’est à peu près ce qui se passe de l’autre côté des Pyrénées où, depuis vendredi, des attaques par déni de service (DDoS) ont fait planter les serveurs ou perturbent fortement quatre médias indépendants classés très à gauche.
La cyberattaque a commencé vendredi après-midi et se poursuit encore ce dimanche, explique El Salto, un média se définissant comme autogestionnaire et horizontal, visité par un à deux millions de personnes chaque mois. Soit un poids lourd de la presse indépendante espagnole. Mais El Salto n’est pas le seul touché. Les médias La Marea, Kaosenlared et Arainfo qui cumulent à eux trois plus d’un million de visiteurs supplémentaires chaque mois subissent la même attaque informatique.
Autre victime de cette cyberattaque, le fournisseur d’accès internet à but non lucratif pour les mouvements sociaux Nodo50.
Pour l’heure, l’origine de la cyberattaque n’est pas identifiée, mais les médias visés considèrent qu’elle est clairement idéologique. Sur les réseaux sociaux, nombre d’internautes regardent du côté de l’extrême droite dans un pays où celle-ci a connu une percée récente avec Vox. Dans un communiqué paru aujourd’hui, El Salto et La Marea dénoncent une attaque contre la liberté de la presse et réclament que celle-ci fasse l’objet d’une enquête. Une demande d’investigation à laquelle se joint un autre média, Luh Noticias, qui fait l’objet d’attaques depuis 10 jours selon ses dires.
Une alerte, une de plus sur la pluralité et la liberté de la presse, qui doit nous inquiéter aussi de ce côté des Pyrénées.
Faisons face ensemble !
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