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Grève 7 mars : appels à la reconductible et ministre du transport en panique [L’AG]


 

7 mars : trois fédérations de la CGT en plus

 

La CGT-cheminots et la fédération CGT de la chimie (FNIC-CGT) l’avaient déjà annoncé : elles entreront en grève reconductible dès le 7 mars. Dans un communiqué commun, publié ce 21 février, ces deux fédérations, où la CGT est puissante, sont désormais rejointes par trois autres. Celle des ports et docks, en capacité de mettre à l’arrêt différents nœuds d’échanges commerciaux, de Dunkerque à Marseille. Mais également celles de l’énergie (FNME-CGT) et de la verrerie-céramique.  A noter toutefois que, pour ce qui est de l’énergie, la fédération se dit déjà engagée dans des grèves reconductibles locales et éparses depuis le 19 janvier, à voir comment se manifestera ce changement d’intensité dans la mobilisation le 7 mars.

Le regroupement de ces cinq fédérations de la CGT n’est pas un hasard. Depuis le début du mouvement contre la réforme des retraites, elles se veulent à l’impulsion de séquences de grève de plusieurs jours et anticipent des dates de départ en grève reconductible.

 

FO, la grève reconductible entre les lignes

 

Sur le site de Force ouvrière, Frédéric Souillot, secrétaire général de la confédération, se confie sur sa vision du 7 mars :

En vue du 7 mars, j’ai réuni nos fédérations le 15 février. Et, sur la France à l’arrêt le 7 mars, il y a un accord unanime. Pour les salariés, les travailleurs, cela signifie arrêter de travailler. Pour les indépendants et les autres, cela signifie aussi arrêter de travailler. Cela commencera même dès le 6 mars, voire le 5 au soir, pour le secteur du bâtiment notamment [pour les salariés partant en grand déplacement professionnel, NDLR]. Nous allons profiter de cette période, du 16 février à la fin du mois, pour expliquer l’importance de cette action. Car la grève ne se décrète pas, elle se construit.

Il se permet même un petit cours d’histoire :

En 1995, ce que nous avions proposé aux autres organisations syndicales, c’était 24h de grève dans tous les secteurs. Le caractère « reconductible » n’était pas inscrit. Or la grève a durée trois semaines… Aujourd’hui, ce que nous avons décidé en intersyndicale, c’est 24h d’arrêt, la France à l’arrêt. Et que les travailleurs restent là où ils sont à l’arrêt.

 

Clément Beaune craint pour le transport le 7 mars

 

Le ministre des transports l’a bien compris, la grève devrait être très forte le 7 mars dans les transports. « Le 7 mars, ce sera dur », a confié Clément Beaune sur le plateau de Sud radio ce 21 février. Au lieu de prendre acte de la colère et de la détermination des grévistes…et pourquoi pas d’agir en conséquence, le ministre du transport « [s]’efforce secteur par secteur à ce que la mobilisation soit la moins forte ». Une des pistes envisagées : « revenir sur les délais de prévenance de 48h » c’est-à-dire les préavis de grèves obligatoire dans ce secteur. Une recette gouvernementale éprouvée : au lieu de s’en prendre aux causes de la grève, on s’en prend désormais au droit de grève.