“C’est une initiative coup de poing, sur une journée, à l’adresse du futur gouvernement. Depuis deux ans nous essayons d’avoir un rendez-vous avec le ministère, en vain. Cela doit changer“, prévient Philippe Verbeke, responsable syndical ArcelorMittal Dunkerque et coordinateur national de la filière sidérurgie pour la CGT. Ce vendredi 13 septembre, la fédération CGT de la Métallurgie (FTM CGT) lance un appel à la mobilisation dans sa branche sidérurgie. Plusieurs entreprises ont répondu et des rassemblements auront lieu devant les sites ArcelorMittal de Dunkerque, Fos-sur-Mer, Reims, mais aussi devant le sous-traitant automobile ZF à Florange. “Chez ArcelorMittal ce sera une grève de 2 heures dans l’ensemble des sites“, explique Philippe Verbeke.
En jeu : une demande d’investissements massifs dans la filière. “L’acceptabilité sociale et les normes européennes exigent que nos outils soient moins polluants et c’est une bonne chose. Mais pour parvenir à une décarbonation, encore faut-il s’en donner les moyens“, rappelle le cégétiste. Chez ArcelorMittal, la fin d’année pourrait être décisive puisque le groupe doit annoncer des investissements. “Pour cela, il exige de la part des gouvernements certaines subventions, ou un prix de l’électricité plus bas. On sait, par exemple, qu’un site comme Dunkerque est en concurrence avec le site de Gand, en Belgique.” Or, sans investissement, l’emploi pourrait être menacé. “ArcelorMittal à Dunkerque c’est 4000 emplois en CDI et entre 10 000 et 15 000 si on ajoute les intérimaires et les sous-traitants“, estime Philippe Verbeke.
Pour tenter de sortir de cette concurrence entre travailleurs de différents pays, la journée du 13 septembre s’inscrit aussi dans une “toute première journée de grève syndicale mondiale dans l’industrie“, souligne le syndicaliste. A l’appel de l’Industriall Global Union, des entreprises de l’industrie vont observer une journée de grève ce jour-là pour exiger une amélioration de leurs conditions de travail. Le groupe ArcelorMittal est particulièrement concerné puisque, le 28 octobre 2023, 46 salariés sont morts dans sa mine de charbon de Kostenko, dans le centre du Kazakhstan.
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