La grève prend de l’ampleur. Partie de l’hôpital Saint-Antoine à Paris mi-mars, elle touche aujourd’hui une vingtaine de services de l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris et s’est invitée dans plusieurs villes de province. Depuis le 30 avril, et au moins jusqu’à la journée de mobilisation dans la fonction publique le 9 mai, les personnels des urgences du CHU de Nantes, soutenus par la CGT, FO, SUD et la CFDT, sont en grève reconductible. La veille, c’est l’hôpital de la Croix-Rousse à Lyon qui débrayait. Depuis, le mouvement fait tache d’huile à Strasbourg, Mulhouse, Angers, Mantes-la-Jolie, Creil, Chalon-sur-Saône, Valence et Lons-le-Saunier.
« Nous avons demandé à nos militants d’organiser des assemblées générales dans tous les établissements pour mettre en avant leurs revendications », indique Christophe Prudhomme, un représentant syndical de la CGT-Santé. Un préavis national reconductible couvre déjà les agents sur l’ensemble du territoire afin d’obtenir des négociations globales avec le ministère sur les conditions de travail, les effectifs et les salaires. Le mouvement pourrait encore s’étendre. Les soignants du CHU de Clermont-Ferrand décideront lundi prochain de leur entrée ou non dans le mouvement, et des contacts ont été pris dans plusieurs centres hospitaliers.
Pendant ce temps, les directions des hôpitaux de l’AP-HP tentent d’éteindre l’incendie en négociant des sorties de grève séparées, hôpital par hôpital. Un accord local a ainsi été signé pour les services d’urgences de Cochin. « La direction a lâché des postes, une augmentation de 70 € et une prime de 250 €. Les personnels ont souhaité que l’on signe un accord », explique Christophe Prudhomme qui admet cependant que cela a créé « des tensions et de bonnes engueulades entre camarades ». Pour autant assure-t-il, les personnels de l’hôpital Cochin restent solidaires du mouvement et sont toujours couverts par le préavis de grève nationale.
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