Depuis le 22 mars, le procès de la surveillance de plus de 400 salariés par l’entreprise Ikea se joue au tribunal de Versailles. Ce 30 mars, la procureure Paméla Tabardel a demandé des peines individuelles pour deux dirigeants du géant suédois. Ils sont accusés d’avoir collecté massivement des informations personnelles sur leurs salariés, grâce à l’appui de policiers. Trois ans de prison, dont deux avec sursis, sont ainsi requis pour Jean-Louis B., directeur général de 1996 à 2009 ainsi que deux ans de prison avec sursis et 10 000 euros d’amende pour un ex-directeur administratif et financier.
Mais la parquetière a également requis une peine pour l’entreprise elle-même, jugeant que celle-ci ne reconnaissait pas sa responsabilité alors qu’« elle est à la fois le support de cette fraude et la bénéficiaire de cette collecte de données en en tirant un avantage organisationnel ». Ainsi, le parquet requiert une amende jugée « exemplaire » pour l’entreprise : 2 millions d’euros.
La lourdeur de la sanction demandée reste à relativiser toutefois : le réseau de franchisés, qui regroupe la plupart des magasins Ikea, a réalisé en 2020 un bénéfice net d’1,2 milliard d’euros, malgré une diminution d’un tiers due au Covid.
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