La CFDT et l’UNSA n’appelleront pas à manifester cette semaine suite aux annonces d’Edouard Philippe concernant le report de la décision instituant l’âge pivot. Les deux syndicats se félicitent d’avoir pu obtenir « un compromis » avec le gouvernent et attendent la conférence de financement des retraites pour décider de la suite.
Mais la déclaration du Premier Ministre satisfait-elle toutes les fédérations de la CFDT et de l’UNSA ? Non, l’UNSA-RATP, l’UNSA-Ferroviaire ainsi que la CFDT-Cheminots résistent encore et toujours à l’opération de promotion mutuelle mise en place par le gouvernement et leurs confédérations. Ils continuent donc à appeler à la grève reconductible, qui dure d’ailleurs depuis le 5 décembre dans leurs secteurs.
Et ce n’est pas rien : leur positionnement est d’une importance certaine pour la poursuite de la grève car elles disposent d’un fort pouvoir de blocage. En effet, pour ce qui est des deux fédérations de l’UNSA, elles sont fortement implantées à la RATP et à la SNCF où elles sont respectivement majoritaire et seconde en terme de représentation. Pour elles, pas question de lâcher avant le retrait de la loi : « L’instauration d’un âge pivot et son retrait provisoire du projet de loi ne sont que des leurres, s’indigne le pôle traction de l’UNSA RATP dans un communiqué, rappelant que la réforme, entraînera inexorablement une baisse des pensions d’une majorité de Français ».
De son côté, la CFDT-Cheminot considère que la décision d’Edouard Philippe ne représente qu’une « victoire d’étape ». Le syndicat, dont le pouvoir de blocage est à relativiser puisqu’il est faiblement implanté à la SNCF, continue lui aussi à appeler la grève. « La ligne rouge pour nous, c’est la clause du grand père. Nous ne voulons pas que la réforme s’applique aux salariés en poste qui bénéficient du statut de cheminot. Pour les générations qui viennent, le problème ne se posera pas car ils sont recrutés hors statut et ne bénéficient donc déjà plus de notre régime spécial de retraite », précise Johann Bedel-Navarro, secrétaire général adjoint de la CFDT-Cheminot Occitanie.
Faisons face ensemble !
Si les 5000 personnes qui nous lisent chaque semaine (400 000/an) faisaient un don ne serait-ce que de 1€, 2€ ou 3€/mois (0,34€, 0,68€ ou 1,02€ après déduction d’impôts), la rédaction de Rapports de force pourrait compter 4 journalistes à temps complets (au lieu de trois à tiers temps) pour fabriquer le journal. Et ainsi faire beaucoup plus et bien mieux.