7 mars CGT-cheminots droite

La droite prête à voter la réforme des retraites [L’AG]

 

Les Républicains se mettent en ordre de vote

Les députés Les Républicains se sont mis d’accord sur un soutien à la réforme des retraites ce mardi à l’occasion d’un bureau politique. Seul huit des députés de la droite républicaine, dont son numéro deux Aurélien Pradié, ont refusé de voter pour que LR apporte le concours de ses voix à la majorité. S’il n’est pas certain que les députés aient à voter le projet de loi rectificatif des finances de la Sécurité sociale d’ici la fin des débats à l’Assemblée nationale vendredi soir, cette décision est lourde de conséquences sur la suite du parcours parlementaire. La droite étant majoritaire au Sénat où le texte arrivera en commission des affaires sociales à partir du 27 février.

 

Pas de deux

En écho à la décision des députés de droite Les Républicains, Élisabeth Borne a annoncé cet après-midi le dépôt d’un amendement sur les carrières longues, pour faire en sorte que les salariés ayant commencé avant l’âge de 21 ans ne se retrouvent pas à devoir travailler plus de 43 annuités. Une revendication des élus de droite satisfaite le jour où ces derniers décident d’apporter leur soutien à la réforme.

 

Poker menteur à l’Assemblée

C’est pas moi qui bloque c’est toi. Conséquence du véhicule législatif choisi par la majorité, les débats seront déjà clos à la fin de la semaine, alors qu’ils ont débuté lundi 6 février. Par conséquent, au vu du nombre d’amendements déposés, l’ensemble des articles du projet de loi ont peu de chance d’être votés, dont l’article 7 qui prévoit le report de l’âge légal à 64 ans. Ainsi, majorité et opposition tentent d’en renvoyer la responsabilité à l’autre camp. Symboliquement, le groupe insoumis a cependant indiqué hier soir qu’il retirait un millier d’amendements sur plus de 10 000 restants à examiner. De leur côté, les élus écologistes ont fait savoir ce mardi qu’ils comptaient retirer la grande majorité des leurs.

 

On a trouvé 150 milliards pour les retraites

« C’est 150 milliards d’euros sur les dix prochaines années » dramatisait Élisabeth Borne, le 2 février dernier sur France 2, à propos des déficits cumulés des régimes de retraite, à l’horizon 2032. Pour aider la Première ministre, nous avons pris notre calculette et examiné l’annexe 5 du projet de loi de finance de la Sécurité sociale voté en fin d’année dernière. Et nous avons trouvé que les exonérations de cotisations patronales, censées favoriser l’emploi sans que cela ait été réellement démontré, atteignent le chiffre de 15,4 milliards en 2022 pour les seules caisses de retraite. En augmentation de 9 % par rapport à 2021. Au rythme de leur progression ces quatre dernières années, ces exonérations pourraient même atteindre 233 milliards cumulés dans dix ans (nos explications).

 

Jeunesse : déminer le terrain

Après avoir mis au placard une des mesures centrales de la réforme des lycées professionnels, à savoir l’allongement de la durée des stages, le gouvernement continu de faire place nette des projets qui pourraient mobiliser la jeunesse, en pleine bataille des retraites. Ainsi, la généralisation du Service national universel obligatoire devait être annoncée au mois de janvier. Or, celle-ci a déjà été reportée au mois de mars, par crainte de créer un motif supplémentaire de mouvement dans les lycées. Et rien de dis qu’elle ne sera de nouveau repoussée, puisque des appels à la grève reconductible se font jour à partir du 7 mars.

 

Appel à la fermeture totale des écoles, collèges et lycées le 7 mars

Dans la continuité de l’appel de l’intersyndicale nationale à « mettre la France à l’arrêt » le 7 mars prochain, sept syndicats de l’Éducation nationale (FSU, FO, CGT, UNSA, SNALC, CFDT, SUD) appellent ensemble à durcir le mouvement et proposent que les « grèves massives permettent de fermer totalement les écoles, collèges, lycées et services ». Les syndicats appellent également « les personnels à se réunir afin de discuter de la manière dont on peut réussir à faire fléchir le gouvernement » tout en demandant de se mobiliser le 8 mars, journée internationale de luttes pour les droits des femmes.