« La plupart des salariés n’avaient aucune nouvelle du patron depuis fin mars et tout à coup on se met à les appeler pour leur proposer d’être licencié en échange d’une compensation financière », s’indigne Hervé Guillerme, élu CGT de l’entreprise SIMRA sur le site d’Albert dans la Somme.
Selon le syndicat, 90 des 170 emplois de cette filiale du groupe SEGULA seraient menacés par ces « licenciements dissimulés ».
« C’est totalement illégal, ils essaient de faire passer ces appels téléphoniques pour des « transactions » or la transaction en droit du travail est censée faire reconnaître et compenser un préjudice subi par un salarié. Là on n’a subi aucun préjudice puisque la direction n’a engagé aucune démarche officielle et déjà on nous propose de négocier. C’est juste une stratégie pour éviter un plan de sauvegarde de l’emploi », abonde Hervé Guillerme.
Selon l’élu CGT, une quinzaine de salariés ont pour l’heure été appelés et se sont vu proposer de telles offres.
SIMRA, qui fabrique des planchers d’avions et des cockpits pour Airbus est frappé de plein fouet par la crise actuelle du secteur aéronautique. « 3A, Derichebourg, Laroche Industries aucun sous-traitant de l’aéronautique présent sur le site du pôle hydraulique et mécanique d’Albert ne sera épargné », souligne Hervé Guillerme. Or l’aéronautique est de loin le principal secteur d’activité sur le bassin d’Albert, petite ville de 10 000 habitants. « Notre avenir est très noir », conclut le syndicaliste. La CGT, majoritaire dans l’entreprise, prépare un rassemblement devant l’entreprise dans les jours à venir.
Contactée, l’entreprise SIMRA n’a, à ce jour, pas répondu à nos questions.
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