De l’espoir d’une régularisation, après plus d’un mois de lutte acharnée, à la stupeur d’une porte qui se referme sur un centre de rétention. C’est le choc vécu ce mardi par Éric et Véronique, le couple d’enseignants qui hébergent Madama depuis plus de deux ans (lire notre article). Et l’étonnement pour les quelques personnes venues les soutenir devant le commissariat de Gerzat. Ce qui devait être un simple rendez-vous avec la police de l’air et des frontières, dans le cadre du réexamen accordé par la préfecture de sa demande de régularisation, s’est transformé en traquenard.
Ainsi en a décidé le préfet de Haute-Loire. Mettant en doute, une fois de plus, la validité des documents maliens attestant de l’identité de Madama, la police l’a placé en garde à vue dès son arrivée et auditionné. Une totale incompréhension pour Éric et Véronique qui se sont pourtant démenés plusieurs semaines afin d’obtenir un extrait de naissance auprès de la mairie du village de Madama. Le couple a lui aussi eu à subir un interrogatoire, séparément, pendant plusieurs heures.
Puis vers 19 h, alors qu’ils attendaient à l’extérieur du commissariat que Madama sorte, un policier est venu les prévenir qu’il était déjà en route pour le centre de rétention de Lyon, en vue de son expulsion. L’horreur après une journée d’angoisse et d’attente. Et en prime, l’annonce que Madama devra répondre d’usage de faux devant un tribunal et qu’eux-mêmes seront auditionnés de nouveau.
Ravagé par la nouvelle, le couple sera cependant présent mercredi à 14 h devant la préfecture du Puy-en-Velay pour une manifestation organisée à la hâte par le comité de soutien à Madama. Parallèlement, leur avocate déposera des recours devant le tribunal administratif, afin de contester les décisions du préfet. Leur bataille n’est pas terminée.
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