Après une première journée d’action vendredi à Lattes (Hérault), les salariés de Schneider Electric concernés par la fermeture du site, annoncée avant la fin de l’année, démarrent une grève reconductible. La production tourne au ralenti depuis l’annonce de la fermeture le 16 septembre. Le mouvement se durcit aujourd’hui 14 janvier. « On va se relayer sur le piquet de grève à l’entrée du site », prévient la déléguée syndicale CGT Anne Boussaguet. Le délégué syndical Force Ouvrière Jean Charles Bigotière menace : « si ça continue, lundi, on va se mettre en grève de la faim pour de bon »
Deux réunions de négociations étaient prévues cette semaine. La première s’est mal passée et la seconde prévue pour le 15 janvier est mal engagée. Toutes deux concernent le plan social (PSE) des sites Schneider Electric de Lattes et de Mâcon (Saône-et-Loire). Mardi 12 janvier, n’ayant toujours pas de retour concret concernant leurs revendications, les syndicats CFDT, FO, CGT et SUD avaient quitté la salle de réunion à Villeurbanne, en bordure de Lyon, où se déroulent les négociations. La direction ne semble pas vouloir satisfaire la reconnaissance d’un préjudice causé à l’encontre des salariés de Lattes, déjà épuisés par cinq restructurations dans la région. Ceux-ci veulent voir cette reconnaissance matérialisée en « prime préjudice » ou « prime fermeture ».
De concert, les délégations syndicales déclarent « ne pas vouloir assister à la réunion tant que la direction ne voudra pas rouvrir les négociations ». La reconnaissance du préjudice constitue un point de rupture sur lesquelles elles ne comptent pas lâcher. « Il en va de notre honneur », poursuit Jean-Charles Bigotière, qui attend un geste fort de la direction envers les salariés épuisés. « Psychologiquement, c’est l’hécatombe, des gens sont en arrêt de travail », précise-t-il.
À Mâcon, les syndicats CGT, SUD, FO, CFDT et CFE-CGC, lancent un appel unitaire pour un débrayage dès aujourd’hui des 48 personnes concernées par une fermeture partielle due à un transfert d’activité. « Nous n’irons pas en réunion puisque la direction refuse toute négociation concernant nos revendications », confirme le délégué syndical CGT Guy Berry, également « très inquiet sur les risques psychosociaux des conséquences du PSE ». Au-delà des négociations de ce PSE, les salariés du site de Saumur (Maine-et-Loire), également concernés par une fermeture prévue cette année, ont entamé des débrayagesdepuis le 6 janvier.
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