Réunies en intersyndicale ce mardi 18 février, les organisations syndicales des salariés de Lidl ont décidé de poursuivre des « actions ponctuelles » suite à des négociations infructueuses avec la direction du groupe. « On va travailler sur des actions d’ampleur médiatique, réfléchies avec les différentes instances du personnel : notamment sortir dans la rue, faire connaître notre mécontentement », explique Sabine Pruvost, déléguée centrale FO, troisième syndicat chez Lidl.
Une grève illimitée pour des hausses de salaires et contre la généralisation du travail dominical avait débuté le 7 février. Cinq syndicats l’ont porté : la CFDT, la CFTC, la CGT, FO-FGTA et le SNCDD CFE-CGC. L’UNSA, premier syndicat parmi le personnel, n’a pas souhaité y participer. Le mouvement avait été mis en suspens suite à la tenue d’une réunion avec la direction, le vendredi 14 février, après cinq jours de grève.
Or, cette réunion avec la direction a été un « fiasco », dénonce Sabine Pruvost. « On a eu l’impression d’être pris pour des imbéciles ». De fait, la grève avait été initiée suite à des NAO jugées insatisfaisantes par les syndicats. Ces NAO ont abouti à une augmentation générale des salaires de 1.2%, soit un peu en dessous du niveau de l’inflation, assortie d’une prime (entre 100 et 180 euros par salarié). Or, lors de cette réunion du 14 février, la direction a refusé de revenir sur les questions des salaires. « Ils nous ont dit : on en parle plus, c’est fini », rapporte Sabine Pruvost. Les organisations syndicales doivent désormais indiquer officiellement si elles signent ou non l’accord NAO d’ici la semaine prochaine.
Un projet d’accord portant sur le travail dominical est attendu pour le 12 mars. C’était là l’autre facteur de déclenchement de la grève. Lors des NAO, la direction avait annoncé sa volonté d’ouvrir l’ensemble des 1 600 magasins Lidl le dimanche matin à partir de juin 2025. Cela ne concerne que la moitié des magasins, situés dans les grandes villes, à l’heure actuelle. « Sur ce point là, nous verrons si l’on peut gagner. La direction nous a déjà indiqué qu’ils ne vont peut-être pas ouvrir tous les magasins », espère Sabine Pruvost.
Les deux autres revendications de l’intersyndicale porte sur les indicateurs de performance, à revoir à la baisse selon eux ; et sur les conditions de travail. De fait, le CSE central de Lidl avait épinglé sévèrement la dégradation de ces conditions de travail fin 2024. Dans un avis rendu le 10 décembre à l’unanimité des élus, le CSE décomptait 2 200 salariés perdus depuis 2022. Et ce, alors même que le parc de magasins a continué à s’élargir. Le CSE regrettait que la réduction de la masse salariale soit « la seule variable d’ajustement » face aux défis économiques du groupe.
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