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« Loi esclavagiste » : vers une grève générale en Hongrie ?

 

La trêve des confiseurs est terminée. À peine rentré du Brésil, où il a assisté à la cérémonie d’investiture du nouveau président d’extrême droite Jair Bolsonaro, Viktor Orban est confronté à la reprise de la mobilisation contre la « loi esclavagiste ». Samedi 5 janvier, près de 10 000 manifestants ont arpenté les rues de Budapest contre la réforme du Code du travail. Elle prévoit d’augmenter à 400, le nombre d’heures supplémentaires qu’un employeur pourra réclamer à ses salariés, tout en lui donnant un délai de trois ans pour les payer. Premières bénéficiaires de la mesure : les grandes marques automobiles allemandes dont plusieurs usines sont installées en Hongrie. La finalité du texte gouvernemental est de répondre au manque de main-d’œuvre. En cause : un faible taux de fécondité, un nombre significatif d’expatriés cherchant de meilleurs salaires, et la fermeture des frontières à l’immigration.

Le mouvement reprend de la vigueur en ce début d’année. Les syndicats hongrois, parties prenantes des défilés, ont appelé à une grève générale et à une nouvelle date de mobilisation le samedi 19 janvier. Ils ont par ailleurs donné un ultimatum de cinq jours au gouvernement de Viktor Orban pour abroger la loi contestée. Passé ce délai, le pays s’arrêtera, a menacé Laszlo Kordas, le président de la plus importante centrale syndicale du pays. Bien que la Hongrie soit peu coutumière de séquences de grèves générales, la menace de paralyser le pays trouve de nombreux relais sur les réseaux sociaux comme dans le monde étudiant. Pendant ce temps, face au risque de contagion de la contestation sociale, le gouvernement de Viktor Orban, s’enferme dans un discours complotiste, en dénonçant une intervention de l’étranger.

 

Crédit photo : Balazs Csekö