Keolis

Nouveau débrayage à Keolis Montesson, après un mois de grève

Après un mois de grève de mi-septembre à mi-octobre, les conducteurs du dépôt Keolis à Montesson (Yvelines) viennent de débrayer à nouveau ce lundi 20 novembre. Sur un dépôt de 85 conducteurs, un peu plus de 50 étaient en grève. Cette mobilisation s’inscrit « dans la continuité de la précédente, au vu de ce que l’on a pas encore obtenu », expose Amine Trari, délégué syndical Sud.

Faute d’un accord de fin de conflit signé par les syndicats, l’employeur a pris une « décision unilatérale » fin octobre, décrit le syndicaliste. Cette décision ouvre deux avancées pour permettre aux grévistes de limiter l’impact de la grève de la rentrée sur leur porte-monnaie. D’abord, la revalorisation de 25 à 50 % des heures supplémentaires – mais seulement sur une période arrêtée au 31 mars 2024. Ensuite, la possibilité de poser des jours de congés sur les jours de grève.

Pas de quoi répondre aux revendications des grévistes, en premier lieu le retour de leurs primes, supprimées par Keolis après le rachat du dépôt en 2022, dans le cadre de l’ouverture à la concurrence des transports en Île-de-France. Les débrayages de lundi ont été motivés par deux autres faits. D’une part, le « licenciement d’un collègue qui a eu lieu pendant la grève », retrace Amine Trari. D’autre part, « l’agression d’un collègue gréviste, renversé par un non-gréviste qui a fait marche arrière volontairement » : la semaine dernière, la direction « nous a appris qu’il n’y aurait pas de sanction. D’où notre ras-le-bol ».

Les grévistes avaient été assignés devant le tribunal administratif par leur direction le 12 octobre. La décision de justice, défavorable aux grévistes, concluait que « le blocage du site a désorganisé de manière excessive le fonctionnement de la société », rapportait Actu.fr. Valable jusqu’au 31 décembre, ce jugement oblige les grévistes à revoir leur mode de mobilisation. Ainsi, lundi, « on ne s’est pas présenté sur le site, pour ne pas prendre de risques », explique Amine Trari.

Seule la journée de ce lundi a fait l’objet de débrayages. Une façon de « marquer le coup, avant de réfléchir à la suite », indique le syndicaliste. Ce même lundi, à plusieurs kilomètres de là en Seine-Saint-Denis, au dépôt de Coubron, les conducteurs employés par Transdev ont pour leur part lancé un mouvement de grève illimitée, contre la dégradation de leurs conditions de travail.