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« Mise sous protection » illimitée de la centrale de Gardanne par les salariés

 

Depuis le 12 octobre, la centrale de Gardanne est « placée sous la protection des travailleurs » affirme un communiqué du même jour, signé par la FNME CGT (fédération de l’énergie), l’Union Départementale CGT 13 et le syndicat CGT de la centrale de Gardanne.

Ce terme, rarement employé, souligne le caractère inédit de ce qui se joue actuellement dans l’une des dernières centrales thermiques de France. La bataille de la communication fait déjà rage. Alors que la CGT  dénonce une mise en danger des salariés due au sous-effectif, la direction de Gazel Energie décrit dans un communiqué (consulté par La Marseillaise) un « envahissement » du site « par près de 80 individus cagoulés ». « Ils se sont introduits par effraction dans la centrale avec des véhicules sans plaque d’immatriculation et avec des armes de catégorie D », poursuit la direction qui assure avoir porté plainte et demande l’intervention des forces de l’ordre.

Pour rappel, la lutte pour la survie du site de Gardanne a commencé dès 2018. A cette date, le gouvernement annonce l’arrêt des centrales à charbon françaises à horizon 2022. La centrale est alors vendue au groupe tchèque EPH, puis à sa filiale Gazel Energie. L’unité « charbon » de la centrale (celle qui produit le plus d’énergie) est condamnée à fermer, seule doit subsister l’unité biomasse et les 80 emplois directs nécessaires à son fonctionnement. Pour les autres salariés, « les licenciements sont arrivés mi-août dans la boîte », écrit La Marseillaise.

Tant au niveau fédéral qu’au niveau départemental, la CGT a fait de la centrale de Provence, le fer de lance de ses batailles pour la réindustrialisation, l’auto-organisation des travailleurs et l’écologie. Elle a même en proposé un plan alternatif permettant, selon elle, de maintenir l’emploi à la centrale tout en promouvant une activité écologique. C’est aussi ce qui explique la détermination avec laquelle la lutte de Gardanne est abordée aujourd’hui par le syndicat.

 

MISE A JOUR : Jointe après la publication de cette brève, la CGT de Gardanne rejette le terme d’occupation que nous avions utilisé. « Nous ne sommes pas en grève et ne bloquons pas la production. La direction a sous calibré les effectifs nécessaires au fonctionnement de l’unité 4 (biomasse) et nous ne pouvons donc matériellement pas travailler », explique Nadir Hadjali de la CGT de Gardanne.