C’est une enquête de la direction des études et statistiques du ministère du Travail (Dares) qui l’affirme. Pour l’année 2017, 72 % des personnes ayant réalisé un contrat unique d’insertion dans le secteur marchant (CUI-CIE), et 49 % de celles ayant effectué leur contrat (CUI-CAE) dans le secteur non marchant, déclarent être en emploi six mois après la fin des aides versées par l’État. Autre enseignement des résultats fournis par la Dares cette semaine : « près de 80 % des personnes ayant bénéficié d’un contrat aidé déclarent y avoir développé ou acquis des compétences, et près de 75 % estiment que ce type de contrat leur a permis de se sentir utiles ».
Pourtant, au mois d’août 2017, Muriel Pénicaud tirait à boulets rouges sur les contrats aidés. Jugés « extrêmement coûteux pour la nation », mais également « pas efficace dans la lutte contre le chômage », et enfin ne représentant pas « un tremplin pour l’insertion », le gouvernement en a supprimé plus de la moitié en utilisant ces arguments. Si les résultats révélés par la Dares ne sont pas miraculeux pour réduire la précarité, ils sont bien moins catastrophiques que ne le prétendait la ministre, qui pourtant disait s’appuyer sur les chiffres de la Dares. Depuis, le nombre de contrats aidés est passé de 459 000 en 2016 à seulement 200 000 inscrits au budget de la mission « Travail et emploi » en 2019, pour une économie de 1,4 milliard.
Une réduction de la « dépense publique » déjà contestée à l’époque. À titre de comparaison, là où un contrat aidé coûte moins de 10 000 € par an à la collectivité, un emploi créé ou sauvé par les aides accordées aux entreprises avec le CICE coûte plus de 140 000 € par an.
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