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« Première grève en 20 ans » à la Stef Toulouse

 

« On ne bloque pas, mais la marchandise est sur la dalle », décrit Abde Sourni, délégué syndical CGT de la Stef Transport de Toulouse. Mercredi 10 novembre, 70% des 169 salariés de cette entreprise spécialisée dans le transport et la logistique de produits froids sont entrés en grève, selon la CGT. Ils sont soutenus par leurs syndicats CGT, FO et SUD. Les grandes surfaces que l’entreprise alimente d’habitude ne sont pas livrées.

« Depuis l’arrivée du nouveau directeur, les choses vont mal, les gens démissionnent, les litiges avec les clients augmentent. On a beau le lui expliquer à toutes les réunions mensuelles, rien ne bouge », résume le délégué syndical. Mais c’est la maigreur de la prime de participation qui met le feu aux poudres. « On était habitué à recevoir 1000€ et là on a reçu 80€ », s’indigne Abde Sourni. Une réduction incompréhensible selon le syndicaliste puisque l’entreprise continue à faire du bénéfice.

Ainsi, les grévistes demandent une hausse de la prime de participation au moins à hauteur de 400€, un rehaussement du taux horaire et des embauches pour alléger la charge de travail. « C’est la première fois qu’on fait grève en 20 ans. Avant on priait le bon dieu pour entrer dans cette entreprise, maintenant on prie pour en sortir », continue le syndicaliste.

Cette première grève de trois jours est un avertissement, « pour l’heure, la direction ne cède rien », constate le délégué syndical. La politique de la Stef en matière de conflit social n’est en effet pas connue pour sa souplesse : en décembre 2020, les employés du dépôt logistique de Montbartier (82) avaient fait grève pendant 42 jours avant d’obtenir un accord avec leur direction. En Vendée, la Stef a également été épinglée pour une affaire de répression syndicale. Cette grève de 3 jours « pourrait donc avoir des suites », prévient Abde Sourni de la CGT. Contactée, la direction de la Stef n’a, pour l’heure, pas répondu à nos questions.