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Quand l’extrême droite renoue avec l’attaque des mouvements sociaux

 

L’extrême droite se sent-elle pousser des ailes ? L’ambiance du moment lui donne-t-elle des idées ? En tout cas, deux théâtres occupés par des intermittents du spectacle luttant pour l’abandon de la réforme du chômage ont été pris pour cible dans le week-end. Le premier à Orléans, le second à Clermont-Ferrand.

Dans la nuit de samedi à dimanche, cinq à six individus ont fait irruption par effraction dans le théâtre d’Orléans et agressé le vigile du lieu à coups de poings, expliquent les occupants du théâtre dans un communiqué publié dimanche. L’altercation qui a suivi a mis en fuite les agresseurs, mais envoyé trois des occupants aux urgences pour des blessures légères. Sans nommer explicitement l’extrême droite, le communiqué de presse condamne « ces méthodes fascisantes » et considère que leurs origines « ne font aucun doute ». Dans un autre communiqué, SUD Éducation Loiret rappelle de son côté que ce jour-là se tenait dans la ville un rassemblement d’extrême droite, en hommage à Jeanne d’Arc.

À Clermont-Ferrand, où l’extrême droite s’était aussi regroupée samedi pour rendre hommage à Jeanne d’Arc, un petit groupe a tenté sa chance dans la soirée à la Comédie, le théâtre occupé. Trouvant porte close – les occupants s’étant enfermés à l’intérieur – les nervis d’extrême droite se sont rabattus sur les banderoles déployées sur la scène nationale clermontoise. Pas de blessés ici, mais un signal envoyé : celui de mouvements sociaux sous la menace d’attaques de groupes violents d’extrême droite. Avec une réplique dès le lendemain, à la fin de la marche pour le climat, où un militant antifasciste a été molesté par plusieurs personnes.

Le tout, dans un contexte troublant, après l’agression subie par la CGT à la fin de la manifestation parisienne du 1er mai. Si toute la lumière n’a pas été faite sur cet événement, ce jour-là, bien loin de la capitale, des militants d’extrême droite sont également venus rôder aux abords du défilé montpelliérain du 1er mai. Quelques coups ont été distribués à des syndicalistes étudiants et des drapeaux dérobés, avant que les assaillants ne s’éclipsent. Des attaques contre les mobilisations sociales à mettre en parallèle avec d’autres.

Le 24 avril à Lyon, une grosse cinquantaine de militants d’extrême droite ont lancé une razzia contre une manifestation pour la fierté lesbienne, organisée par des collectifs féministes. Juste un mois après une autre agression, cette fois dirigée contre la librairie La Plume noire qui accueillait une distribution de nourriture. Là encore, une cinquantaine de militants d’extrême droite lyonnais étaient impliqués. Trait commun à toutes ces attaques : des mouvements sociaux pris pour cible. Comme il y a trois ans, lors de l’attaque de la fac de droit de Montpellier par un commando cagoulé, pendant le mouvement étudiant contre la sélection à l’université, pour laquelle sept personnes seront jugées les 20 et 21 mai prochain.