« Parce qu’être payé à la chambre et ne pas être payé de toutes ses heures de travail est illégal, ça s’appelle du travail dissimulé. Parce que travailler dans un même hôtel et ne pas bénéficier d’un statut social équivalent à ceux employés directement par l’Ibis Batignolles de Clichy est scandaleux et constitue un délit de marchandage. Parce qu’elles et ils ont droit au respect de leur dignité, d’origine immigrée ou pas. »
Les femmes de chambre de l’hôtel Ibis, dont la grève a pris fin avec le premier confinement, n’abandonnent pas pour autant la lutte. Elles réclament toujours l’internalisation dans les effectifs de l’hôtel et un meilleur statut que celui subi chez leur sous-traitant STN. Elles se rassembleront, avec leurs soutiens syndicaux, politiques et féministes le vendredi 19 mars à 12 h devant l’hôtel Ibis Batignolles. « Le groupe Accor qui possède la marque Ibis, Novotel ou encore, Mercure et Sofitel, est le 6e groupe hôtelier au monde et a parfaitement les moyens d’embaucher directement les salariés de la sous-traitance », écrivent-elles dans un communiqué.
Pour elle, la crise sanitaire et économique ne peut servir d’excuse au refus d’embaucher. En effet, l’hôtel Ibis Batignolles a rouvert le 1 septembre 2020 et l’hôtellerie reste un secteur soutenu par l’État. Il bénéficie toujours de la prise en charge à 100 % de l’indemnité d’activité partielle pour les heures non travaillées jusqu’au 31 mars 2021 au moins et possiblement jusqu’en juin 2021. Pourtant, les multinationales préfèrent toujours la sous-traitance, bien moins coûteuse, à l’internalisation.
Photo : LouizArt Lou
Faisons face ensemble !
Si les 5000 personnes qui nous lisent chaque semaine (400 000/an) faisaient un don ne serait-ce que de 1€, 2€ ou 3€/mois (0,34€, 0,68€ ou 1,02€ après déduction d’impôts), la rédaction de Rapports de force pourrait compter 4 journalistes à temps complets (au lieu de trois à tiers temps) pour fabriquer le journal. Et ainsi faire beaucoup plus et bien mieux.