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Restauration : Emmanuel Macron préfère l’aumône des clients à une hausse des salaires

 

Renforcer l’attractivité du secteur en butte à des difficultés de recrutement, c’est l’objectif affiché par l’exécutif. Ce lundi 27 septembre, Emmanuel Macron doit annoncer à Lyon devant des professionnels de l’hôtellerie et de la restauration la défiscalisation en 2022 des pourboires payés par carte bancaire. Une façon de s’attirer, sans frais, les bonnes grâces des employeurs à quelques mois de la présidentielle. Fini les demandes timides, formulées par Élisabeth Borne au début du mois, en direction des représentants patronaux de ce secteur, de faire des propositions en matière de rémunération. Des rémunérations que la ministre avait pourtant qualifiées de « pas à la hauteur ».

À la place d’une hausse des salaires, Emmanuel Macron choisit de faire porter la charge d’une potentielle amélioration des revenus de ces salariés à quelqu’un d’autre qu’aux patrons. C’est aux clients qu’il est demandé de compenser des emplois mal-payés, aux horaires décalés, aux heures supplémentaires souvent non intégralement rémunérées et dont le travail dissimulé est endémique. Une sorte d’externalisation indécente du salaire par l’aumône. Et un blanc-seing donné aux employeurs qui pour maintenir des salaires bas utilisent l’éternel argument de pourboires complétant les revenus. Ces derniers étant régulièrement nommés comme « avantages » dans les offres d’emplois du secteur.

Mais, au-delà d’une indécence, une insulte pour un grand nombre de salariés embauchés en CDD ou contrat d’extra le temps d’une saison dans la restauration, avant d’être renvoyés vers Pôle emploi jusqu’au prochain contrat. Des salariés contraints aux contrats courts, dont ce secteur est friand, et qui vont subir de plein fouet la réforme de l’assurance chômage, qu’Emmanuel Macron a décidé d’imposer au 1er octobre 2021.