Une semaine importante démarre pour la réforme des retraites. Deux journées de mobilisation auront lieux mardi et samedi, pendant que la réforme poursuit son chemin législatif.
Bouger n’est pas reculer sur les retraites
Élisabeth Borne a annoncé dans le Journal du Dimanche (JDD) que le gouvernement allait appliquer le dispositif carrières longues à celles et ceux qui ont commencé à travailler avant 21 ans. Un « bouger » pour contenter les élus Les Républicains pour qu’ils votent le projet de loi du gouvernement. Et ce à la veille de l’ouverture des débats à l’Assemblée nationale. Pour autant aucun changement sur le cœur de la réforme. A savoir, le report de l’âge de départ à la retraite. Et même, peut-être un « bouger » en trompe l’œil, puisque la Première ministre a ajouté à cette annonce : « comme nous conduisons cette réforme pour assurer l’équilibre du système à horizon 2030, nous devrons trouver des voies de financement ». Comment ? Où ? Elle ne l’a pas indiqué.
La réforme à l’Assemblée nationale
Le texte réformant les retraites est arrivé à l’Assemblée nationale cet après-midi à 16H. Avant son examen et celui de 20 400 amendements, les députés devront se prononcer sur la motion référendaire du Rassemblement national et sur la motion de rejet préalable de la Nupes. Mais aucune des deux n’a de chance d’aboutir sans le soutien des élus Les Républicains, dont le vote en faveur de la réforme semble de plus en plus probable. Pour autant, les séances parlementaires s’annoncent tendues et la mise en cause de ministre du Travail par le Parquet national financier pour délit de favoritisme dans l’attribution de marchés publics ne va pas faciliter la tâche du gouvernement.
Près de 250 manifestations mardi
C’est le nombre de rendez-vous répertoriés par la CGT pour le 7 février . Soit à peine moins que lors de la précédente journée, la semaine dernière. Mais ce n’est pas la seule date de mobilisation cette semaine contre la réforme des retraites, puisque l’intersyndicale appelle également à des manifestations samedi qui pourraient dépasser encore les chiffres de fréquentation des précédentes.
La mobilisation enfle dans les universités
Entre 400 et 800 étudiant·es de Rennes 2 viennent de voter le blocage de l’université pour la grève du 7 février. La décision a été prise à la suite d’une réunion publique organisée par le député insoumis Louis Boyard dans le hall de l’université. D’autres blocages ont été votés à Toulouse, Grenoble, Lille, Poitiers, Mulhouse ou Clermont-Ferrand selon le syndicat étudiant L’Allternative qui signale également une assemblée générale ayant réuni 600 personnes à Tolbiac. Soit bien plus que les semaines précédentes, alors qu’un appel unitaire des organisations de jeunesse pousse au blocage des facs demain.
Grève importante dans les transports mardi
La SNCF comme la RATP ont donné hier soir leurs premières prévisions de trafic. Comme les 19 et les 31 janvier, le trafic sera fortement perturbé avec 1 TGV sur 2, 2 Ouigo sur 5 et 1 TER sur 3 à la SNCF. A Paris, peu de métros circuleront : 1 sur 2 à 1 sur 3 sur l’ensemble des lignes non automatiques, avec des fins de services avant 20h.
La tentation de limiter le droit de grève
« Désormais, quand il y a une grève en France, personne ne s’en aperçoit », pérorait Nicolas Sarkozy en 2008, un an après avoir fait voter une loi « sur le dialogue social et la continuité du service public dans les transports terrestres réguliers de voyageurs ». Des grèves invisibles, sans impacts, qui laissent les mains libres à l’exécutif pour agir à sa guise, voilà ce à quoi rêve tout gouvernement, tout en affirmant la main sur le cœur, son attachement au droit de grève. Déjà, au mois d’octobre, le gouvernement appliquait ses réquisitions de grévistes dans les raffineries. Vendredi, c’est le ministre des Transports qui réfléchissait à haute voix sur des mesures pour limiter la portée des grèves dans les transports. Allongement des délais de prévenance pour les préavis de grève et « encadrement » du droit de grève pendant les vacances sont dans les tuyaux. Par le dialogue social tentait de rassurer le ministre.
Pas de grève à la SNCF le 11 février
Les syndicats de la SNCF ont annoncé aujourd’hui qu’ils n’appelaient pas à la grève samedi prochain, jour de manifestation nationale contre la réforme des retraites, mais aussi moment de départ en vacances. Une des raisons : économiser des jours de grève, alors que la CGT et SUD appellent à deux journées de débrayages les 7 et 8 février. Mais aussi rendre la tâche difficile au gouvernement qui espère retourner l’opinion publique, expliquent les syndicats de la SNCF.
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