Algérie

Tournant répressif en Algérie


 

Pour le huitième vendredi de contestation, des millions d’Algériens sont descendus dans la rue, selon le site d’information TSA Algérie, pour refuser une transition contrôlée par le pouvoir. Depuis la démission d’Abdelaziz Bouteflika et l’annonce d’élections le 4 juillet, l’ancien président du Sénat Abdelkader Bensalah assume l’intérim. Lors de l’intronisation de ce proche d’Abdelaziz Bouteflika mardi, la police a chargé pour la première fois des étudiants qui protestaient pour dénoncer ce « coup d’État ». Le lendemain, toujours dans le centre d’Alger, c’est un rassemblement de syndicalistes que les forces de l’ordre ont tenté d’empêcher.

Vendredi, la police a très tôt fait usage de canons à eau, puis de gaz lacrymogènes et de coups de matraque sur une foule compacte, créant des heurts avec une partie des manifestants. Aucun décompte des blessés du côté des manifestants n’a été communiqué, mais une vidéo montrant des enfants blessés a été publiée par TSA Algérie. De son côté, la police affirme avoir procédé à 180 arrestations et décompterait 83 policiers blessés.

Mercredi dernier, le chef d’état-major et vice-ministre de la Défense Ahmed Gaïd a accusé « certaines parties étrangères » de vouloir déstabiliser le pays, avant de mettre en garde contre « les positions obstinées et les revendications irréalisables », et d’assurer que l’armée accompagnerait le processus constitutionnel en cours. Un appel à peine déguisé à arrêter les manifestations que n’ont pas entendu les Algériens. Au lendemain des manifestations qui ont réuni des millions de personnes vendredi, des syndicalistes faisant un sit-in devant le siège du syndicat officiel ont été arrêtés.