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Fichage religieux à Toulouse : la police veut connaître le taux d’absentéisme scolaire lié au ramadan


 

Fichage religieux à Toulouse : la police prend ses aises au plus grand mépris des élèves musulmans. « À la demande des services de renseignement, nous vous sollicitons pour connaître le pourcentage d’absentéisme le vendredi 21 avril, lors de la fête de l’Aïd. Merci de nous faire un retour rapidement. » C’est en ces termes que deux correspondants police-sécurité-école, agents du commissariat de Bagatelle – quartier populaire toulousain – se sont adressés aux chefs de plus d’une centaine d’écoles, collèges et lycées de Toulouse et de sa banlieue, le 26 avril.

« En cherchant un peu, on se rend compte que pour la grande majorité d’entre eux, [ces établissements] se situent dans une zone qui correspond aux quartiers des établissements REP et REP+ », dénonce le syndicat Sud-Éducation 31-65 dans un communiqué. Le syndicat poursuit dans une lettre, notamment adressée au recteur d’académie et aux services de la préfecture : « Les missions officielles des CPSE (correspondants police-sécurité-école) sont : “la sécurisation des établissements scolaires et le suivi de la délinquance”. Quel est le lien entre cette demande et des faits de délinquance ou de sécurité ? »

Contacté par France 3, le recteur de l’académie de Toulouse nie l’implication de son ministère. « En aucun cas, nous ne menons des enquêtes de la sorte. Si quelqu’un a pris cette initiative, l’Éducation nationale n’y est absolument pas associée. Dès que les chefs d’établissement et directeurs d’école nous ont informés de cette requête, consigne a été évidemment donnée de ne pas y répondre », a déclaré Mostafa Fourar à la chaîne.

En attendant, selon le journal local La Dépêche du midi, certains chefs d’établissement ont bel et bien répondu à la demande des policiers. Ils auraient notamment été incités à pratiquer cet acte, qui tient du fichage religieux, par une Inspectrice de l’Éducation nationale. Le média s’étonne également que, dans l’Hérault, certains chefs d’établissement aient été destinataires d’un mail des renseignements territoriaux leur demandant d’estimer l’impact du ramadan sur l’absentéisme. « Nous y voyons là une dérive grave, une stigmatisation des élèves musulman-es et une atteinte à leur liberté de conscience », conclut Sud-Éducation 31-65.