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Grève des cheminots : journées fortes et grande détermination

 

À force d’être traités de privilégiés par des éditorialistes ou des politiciens libéraux, les cheminots se mettent en colère et entament une grève puissante appelée à durer.

 

D’assemblée générale (AG) en assemblée générale, la grève est reconduite pour demain à une majorité écrasante. Montpellier est une des premières à voter la poursuite du mouvement mercredi. Le trafic y est quasi nul. Le taux de participation dans la région Occitanie est un des plus forts en France selon la direction de la SNCF. L’AG toulousaine annonce 93 % de grévistes et vote de même. Lyon suit à l’unanimité des présents et annonce déjà la grève des 8 et 9 avril prochains. Puis vient le tour de Lille, Saint-Lazare, Nantes, Austerlitz, Angoulême, gare du Nord. Et ainsi de suite. À chaque fois, les cheminots reconduisent la grève très majoritairement contre la privatisation de la SNCF.

La première journée de grève cheminote est une réussite pour les quatre syndicats représentatifs de l’entreprise ferroviaire (CGT, UNSA, Sud-Rail, CFDT) auxquels FO — non représentatif depuis les changements de règles sur la représentativité — s’associe. Les chiffres donnés par l’entreprise sont de 33,9 % à la mi-journée sur l’ensemble des personnels, allant jusqu’à 77 % pour les conducteurs. À noter : 17 % des cadres et près de 40 % des agents de maîtrise sont en grève. Malgré les limitations imposées par Nicolas Sarkozy en 2007 sur les arrêts de travail à la SNCF, seuls un TGV sur huit et un TER et Francilien sur cinq roulent aujourd’hui. Le spectacle de gares vides est la norme. Il en sera de même demain.

 

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Grève alternée plutôt qu’illimitée

 

La plupart des AG suivront les modalités de grève définies par la CGT, l’UNSA et la CFDT. À savoir deux jours d’arrêt de travail par semaine. La grève illimitée à partir du 3 avril proposée par Sud-Rail n’est pas pour l’heure le choix des cheminots réunis ce matin pour décider de la poursuite du mouvement. Mise en débat dans les AG, elle est une option laissée aux cheminots pour durcir encore le mouvement. Mais pour l’instant, l’accent partout est mis sur l’unité nécessaire des cheminots et de toutes les organisations syndicales.

La première journée de mobilisation à la SNCF est également placée sous le signe de la convergence des luttes. Les cortèges ont été rejoints par les étudiants mobilisés contre la sélection à l’université. Mais aussi par des salariés d’Enedis (ex-EDF), des agents territoriaux, des personnels de la santé ou encore des éboueurs en lutte pour un service public de la gestion des déchets. Une sorte de convergence des services publics particulièrement malmenés par la start-up nation France chère au président de la République.