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2 septembre : la CGT initie une grève reconductible dans l’énergie

Alors que la rentrée sociale s’annonce chaude, la FNME-CGT appelle à une grève reconductible dans l’énergie dès le 2 septembre. Objectif : obtenir une augmentation des salaires et une baisse de la TVA sur l’abonnement énergétique. 

« C’est rare que l’on puisse annoncer 200 points de rassemblement la veille de la grève. D’habitude on dit plutôt « on verra le jour J » », note Fabrice Coudour, secrétaire général de la fédération CGT des mines et énergie (FNME-CGT). Ce 2 septembre 2025, son organisation appelle à la grève reconductible dans la branche des industries énergétiques et gazières (IEG), qui compte plus de 160 entreprises et près de 140 000 salarié•es.

« C’est un mouvement qui a été acté dès la fin du mois de mai. On commence avec 4 journées de grève et on fera un premier point d’étape le 4 septembre. Mais on sent que la colère est là », poursuit le cégétiste. Une grande variété d’actions est envisagée, elles se décideront sur site, conformément à la volonté des grévistes. Si la fédération s’est lancée dans la bataille sans ses homologues, elle est la première organisation syndicale (34,6 % des voix en 2023) dans les IEG, suivie par la CFE-CGC (29,72 %). « Il est possible qu’ils attendent les négociations annuelles obligatoires (NAO), ou d’autres négociations salariales au mois de janvier 2025, pour se mobiliser. Dans tous les cas, on souhaite qu’ils nous rejoignent », explique Fabrice Coudour.

Le syndicat a donc posé deux revendications : une réévaluation du salaire national de base, commun à toute la branche des IEG, de 9%. Et le refus de l’augmentation de la TVA sur le prix de l’abonnement énergétique, passé de 5,5% à 20% ce 1er août. 

« Pour ce qui est des salaires, le chiffre ne sort pas de nulle part. Neuf pourcent, c’est ce qui nous manque pour que les salaires minimums de la branche ne soient pas sous le SMIC. C’était même une demande d’Elisabeth Borne lorsqu’elle était première ministre…mais depuis les promesses se sont envolées », détaille Fabrice Coudour. Cette revendication salariale s’ajoute à une demande de création de deux échelons d’ancienneté, ainsi qu’une échelle mobile des salaires face à l’inflation.

Quant-à la TVA ? La FNME-CGT revendique de longue date un « juste prix de l’énergie », soit l’abaissement de la TVA sur la consommation d’énergie de 20% à 5,5%. Mais c’est la logique inverse qui a été récemment mise en place par le gouvernement Bayrou, conformément à une politique de l’Union européenne. La taxe sur l’abonnement énergétique, qui était de 5,5%, est passée à 20%. Celle sur la consommation énergétique n’a, elle, pas diminué. « Si on passait à 5,5% sur toute la facture, l’économie moyenne pour les foyers serait de 200 euros par an », conclut le secrétaire général.

L’appel des électriciens et gaziers donne le top départ d’un mois de septembre marqué par une forte conflictualité sociale. Le 18 septembre, l’intersyndicale (CGT, FO, CFDT, CFE-CGC, UNSA, Solidaires, FSU, CFTC), appelle à une journée de mobilisation contre le plan d’austérité gouvernemental. Mais dès le 10 septembre, le mouvement citoyen « Bloquons tout », rejoint par de nombreux syndicats (notamment de Solidaires et de la CGT), entamera un rapport de force avec Emmanuel Macron et le patronat. « Notre grève ne s’oppose pas à la colère citoyenne, au contraire, elle tombe plutôt bien. On a une responsabilité : permettre que le monde du travail puisse se rallier à ce mouvement, sans se le réapproprier non plus. Ce dont on est sûr, si on veut vraiment le blocage, c’est qu’il ne faudra pas qu’une seule journée. L’appel du 18 septembre va aussi dans ce sens », souligne Fabrice Coudour.